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Quelles îles Polynésiennes choisir?

Lors de la préparation de notre tour du monde, nous avions prévu de passer par la Polynésie Française puisque c’était sur notre trajet et cela nous permettait de revoir la famille. Néanmoins, nous savions que février correspondait à la période des cyclones. Le risque est donc élevé que la météo s’avère défavorable. Du coup, nous nous étions laissés  la possibilité de décider une fois sur place. Nous verrions si nous prolongerions ou non notre séjour au delà d’une semaine. Une fois à Tahiti, nous avons quand même longuement hésité à partir découvrir quelques îles polynésiennes, autres que Tahiti et Moorea … Nous craignions  que le mauvais temps gâche le séjour sur les îles … Bien sur, cela ne nous empêchera pas de nous baigner car la température reste toujours très élevée, mais le charme des atolls avec leur lagon aux couleurs magiques qui font tant rêver la France entière risque de ne pas être au rendez-vous.

Depuis notre arrivée, Francis scrute les prévisions météo sur le net et une fenêtre d’amélioration est prévue prochainement…C’est décidé, nous nous lancons.

Mais où ?

Difficile de faire son choix parmi les 118 îles qui composent la Polynésie Française et qui s’étalent sur plus de 2000 km, soit la surface de l’Europe, avec 280 000 habitants dont 193 000 à Tahiti.

Nous découvrons la géographie polynésienne française avec ses 5 archipels : les Australes, Gambier, Marquises, Société (qui regroupe les Îles Sous le Vent et les Îles du Vent) et Tuamotu! Tahiti appartient à l’archipel des Îles de la Société.

Comme nous,  j’imagine que ces noms vous sont plus ou moins connus mais où les situer dans le Pacifique Sud?

Se situer parmi toutes ces iles !

 

La Polynésie française fait partie du triangle Polynésien, avec Hawaï et l’Ile de Pâques .

 

Finalement, notre choix …Moorea bien sur et Maupiti , Bora Bora 

Notre choix s’est finalement porté sur l’archipel de la Société avec les îles Sous le Vent, Tahiti et Moorea faisant partie du même archipel des Îles du Vent. Ce sont les moins éloignées, donc un critère important pour le budget avec un billet d’avion accessible! Et nous avons la chance d’être accueillis à Moorea par la cousine de Francis et son mari.

Puis nous nous envolerons pour Maupiti: cette île est décrite comme encore authentique pour la culture polynésienne. Cette île est restée longtemps à l’abri de l’influence européenne du fait de son éloignement et sa passe difficile à franchir pour les bateaux. Les habitants de l’île ont refusé toute construction d’hôtels, l’accueil ne se faisant que dans des pensions de famille. Nous voulons nous rendre compte ce que signifie encore authenticité en Polynésie Française. Car avec tous ces hôtels luxueux, un coût de la vie très élevé, une culture plutôt effacée sur Tahiti et la colonisation qui a vraiment lissé l’aspect culturel , cela nous laisse perplexe….

Fort heureusement, les polynésiens sont restés accueillants, les femmes portent toujours une fleur à l’oreille ou une couronne de fleurs sur la tête. L’accueil chaleureux des touristes se fait avec un joli collier de fleurs de tiare…. le tutoiement  est spontané !

Lorsque nous prenons nos billets d’avion à l’agence d’Air Tahiti à Papeete, l’hôtesse nous explique que nous pouvons faire un stop à Bora Bora, perle du Pacifique car l’avion y fait de toute façon une escale et le billet n’est pas plus cher …ce sera l’occasion de se faire une idée à propos de cette île si luxueuse…

MOOREA

Moorea appelée « l’île Soeur «  est séparée de Tahiti par un chenal de 17 km. Des ferrys relient les 2 îles pour 18€ aller retour (tarif piétons).

La traversée est sympa avec une vue magnifique sur l’île de Moorea très « déchiquetée» aux  montagnes très acérées.


À Moorea, Francis retrouve sa cousine Muriele qu’il n’avait pas revue depuis 25 ans! Elle nous accueille avec un magnifique collier de fleurs. Cela fait une dizaine d’années qu’elle est venue vivre ici avec son mari Charly pour réaliser leur rêve.

 Ils habitent une chouette maison au pied de la colline dissimulée dans la végétation luxuriante tropicale. 

 

Attention, méfiance !

Mais ici, on retrouve la méfiance … Beaucoup de mises en garde: ne rien laisser dans la voiture, sur la plage quand on se baigne … En Asie et Australie, tout était tellement cool ! On n’avait plus connu cela depuis la France : bien fermer à clé la porte de chambre en raison des vols fréquents dans les maisons des “popas”(nom des blancs localement)..l’impression d’être de retour en France!

Au fil des discussions, nous comprenons qu’il existe un certain racisme des polynésiens envers les popas qui incarnent à la fois la richesse et qui sont également porteurs d’un lourd héritage. Nous avons entendu à la radio locale comment les associations des victimes des essais nucléaires des années 1966-1996 expliquaient ne pas avoir encore reçu toutes les indemnisations promises par le gouvernement français. Beaucoup de cas de cancers (thyroïde) continuent de toucher des personnes. Il y a eu près de 200 tirs pendant une trentaine d’années dont 46 aériens sur les atolls de Mururoa qui ont détruit 2 îles …

Nos premières courses alimentaires

Premières courses au Super U de Moorea, histoire de se mettre au parfum des prix locaux !!!! Les courgettes à 9 € le kg, on renonce, on n’est pas en manque …le pain à 4,50€ le pavé , 4,50€ la douzaine d’œufs, 6€ la tablette de chocolat. Les fruits s’achètent auprès des locaux qui les vendent au bord de la  route: ramboutans, ananas, mangue, bananes …et heureusement à des prix beaucoup plus bas.

 

Et du poisson…

Paysage carte postale au belvédère de Toatea

Le lagon de Moorea est splendide par la couleur de ses fonds marins.

Plage de Temae où nous nous baignons ,  quelle incroyable eau avec ses camaïeux de turquoise d’une clarté et transparence inouïe.

Nous n’avions encore jamais nagé dans une eau aux tels reflets bleutés, même sous l’eau … avec le masque, difficile à décrire, l’eau  apparaît bleutée … un peu comme une piscine!  Nous nous sommes approchés de quelques petits coraux près de la barrière. Mais avec le courant, nous avions l’impression d’avoir pris le « TGV de la mer» tellement nous étions vite entraînés et heureusement, ce courant nous ramenait à la plage ! Autour de chaque petit rocher, quelques bancs de poissons …. certains qu’on n’avait encore jamais rencontrés. Mais rien à voir avec les fonds tres variés et riches de Raja Ampat en Indonésie.

Quelle eau claire avec l’île de Tahiti en arrière-plan

Nous en profitons en restant davantage près de la plage.

Attaquée par des petits poissons 

Il y a certaines espèces de poissons territoriaux qui n’hésitent pas à défendre leur territoire comme il se doit ! Je nageais assez loin de la  plage quand un poisson s’est mis à m’attaquer … aussi petit soit-il ( 25-30 cm), il revient à la charge,  je me débats avec les jambes mais il n’a même pas peur ! Je bats en retraite, je sais qu’il peut mordre, cela nous est déjà arrivé aux Philippines: il a gagné !!!

Impressionnant comment un petit poisson peut devenir menaçant !

 

Point de vue de Toatea au petit matin 


Comme vous avez pu déjà remarquer, on adore les levers de soleil …Du coup, nous nous sommes armés de courage un matin à 5h pour assister au lever de soleil qui pointe derrière Tahiti, depuis ce belvédère… Cela en valait la peine même si nous étions accompagnés de moustiques !

Découverte de l’île de Moorea

Nous avons loué une voiture et nous avons pu faire le tour de l’île à deux reprises à 10 j d’intervalle avec la chance de bénéficier d’une bien meilleure météo la 2ème fois. Le tour fait 60 km. 

Le belvédère est un site incontournable sur l’île de Moorea. Après avoir traversé quelques prés, on y accède par une route étroite en lacets,  très agréable en sous-bois. Au loin se dresse le mont Tohiea à 1207m.

On y découvre un point de vue époustouflant sur les 2 principales baies de l’île : la baie de Cook et celle d’Oponohu, qui encadrent le mont Ropui : 899m. La première fois où nous sommes montés au belvédère, il avait plu et la mer avait perdu sa belle couleur émeraude. Du coup tout le charme des paysages s’était évanoui avec les nuages sombres ! 

Quand il fait « moche »…

Quand il fait beau !

Le point de vue est magnifique sur les baies de Cook et Opunohu, la plaine des bananiers et les champs d’ananas au pied du mont Rotui. Les plantations d’ananas représentent la principale activité agricole de l’île.

 Baies vue d’avion

Le belvédère est également  le point de départ de beaucoup de randos et on avait prévu de faire le chemin des ananas en VTT, mais il y a trop plu les nuits précédentes et les chemins deviennent très glissants voire dangereux en saison des pluies …il faudra y retourner !

Au pied du mont Rotui, l’usine de production Rotui transforme les fruits locaux en excellents jus de fruits: ananas, pamplemousse, goyave, papaye et même potiron.

Au Belvédère, les polynésiens pensent à tout: vente de noix de coco pour se rafraîchir tout en savourant le paysage. L’eau de coco désaltère bien. Equipé d’un couteau spécial, le vendeur découpe la chair de la noix de coco, de quoi se rassasier… et coqs et poules sauvages tournent autour pour terminer les restes !

Mahe, de Titiroha, ancien site religieux

Le Marae était un lieu de culte des ancêtres et des divinités, et aussi un lieu social pour les polynésiens. Les premiers Marae remonteraient au 15° siècle. L’architecture de base comprend généralement une aire rectangulaire, la cour du marae, pourvue d’une plate-forme (ahu comme sur l’île de Pâques ) et un ensemble de pierres dressées. A Moorea, le site se trouve dans une forêt de châtaigniers tahitiens: le bois mape .

Plages de Temae et Tiahura

Paysages de carte postale entre cocotiers, magnifique mer, les sternes qui survolent nos têtes dans un ciel bleu entachés de quelques nuages blancs suspendus en décoration, température de l’eau à 30 degrés, petites patates de corail avec une multitude de petits poissons colorés et des raies qui nagent au fond à 2 mètres de nous! Le paradis en quelque sorte !


Le week-end, de nombreuses familles viennent se retrouver à l’embouchure des rivières, sur les plages ou directement dans l’eau pour un pique-nique regroupant toutes les générations.

 

Eau couleur vert émeraude à certains endroits 

 

 

Sur le chemin…

 

Église à Haapiti


Charly, une passion pour le bois, un rêve qui se réalise

Après avoir passé une grande partie de leur vie à travailler dans les DOM TOM, les cousins de Francis,  Charly et Muriel, ont choisi pour  leur l’île de Moorea pour leur retraite …Charly avait toujours rêvé d’apprendre à tourner le bois et faute de temps, il n’en avait jamais eu l’opportunité. Depuis, iI s’est construit un petit atelier au fond du jardin. Il s’est alors lancé dans la fabrication de stylos, atomiseurs de parfum, boîtes à bijoux, tire-bouchon …Son savoir-faire s’est rapidement aiguisé. Il combine diverses essences de bois exotiques locaux (Miro, Purau, Mahogany…) avec la fameuse perle noire de Tahiti pour aboutir à la création de magnifiques objets raffinés et élégants . Il a également développé une technique de gravure qui lui permet de personnaliser les supports avec des motifs ethniques conçus par un tatoueur.  Muriel, son épouse a développé les relations commerciales et maintenant,  certains de ces très jolis stylos se retrouvent sur la table présidentielle à Papeete, ou font l’objet de cadeaux lors de visites d’officiels. Après une dizaine d’années, ils peuvent être fiers de leur entreprise PEVA CRÉATION. Quel parcours pour un autodidacte, quelle remarquable prouesse …

Encore un exemple qui démontre bien que quand on réalise son rêve , tout se met en place pour en permettre l’épanouissement !

 »Fais de ta vie un rêve et d’un rêve, une réalité … »

 

 

 

Nous avons passé un très bon moment avec Charly et Muriel, et merci encore à eux pour leur chaleureux sens de l’accueil.

 

 

L’AUTHENTIQUE  MAUPITI

La Compagnie Air Tahiti assure à elle seule toutes les liaisons inter-îles. L’hôtesse porte une jolie robe fleurie bleue couleur lagon et bien sur une fleur à l’oreille. C’est vraiment un petit avion à hélices d’une quarantaine de places. Il n’est même pas rempli à 100%, la piste n’est effectivement pas assez longue pour permettre à l’avion d’atterrir s’il est complet !

Nous voyageons en compagnie principalement de polynésiens qui rentrent sur leur île. Dans la salle d’embarquement, beaucoup ont des pansements … ils sont probablement venus se faire soigner à l’unique hôpital de la Polynésie française qui se trouve à Papeete … D’une certaine façon,  je me sens solidaire de ces locaux que j’ai peut être croisés il y a 3 jours, lors de ma visite chez l’oncologue! Sauf que moi… je venais d’Australie!

Au décollage, nous pouvons apercevoir Moorea sous un ciel gris… le bleu des lagons reste désespérément terne! L’avion est bien chahuté par les nuages ! Espérons que la situation s’améliore … enfin les prévisions météos ne sont pas optimistes pour les quatre jours qui arrivent…. pluie au programme … Nous commençons à douter de notre choix !?

Arrivée à Maupiti

Atterrissage sur le motu… effectivement la piste est très courte avec des palmiers en bordure et l’avion fait demi- tour à 2 m de la mer ! L’aéroport ? Juste une petite cahute facon hangar-paillote , les bagages sont déchargés à la main. 

Il y a même des passagers en tong  qui vont se baigner ou patauger dans le lagon entre l´enregistrement des bagages et l´embarquement!

 

L’aéroport et le déchargement des bagages

Le motu est en fait un petit îlot complètement plat qui s’est formé soit par accumulation de sable, ou il peut s’agir du reste d’un récif émergé plus ancien : le motu est alors formé uniquement d’un agrégat de concrétions calcaires.

Un petit bateau-navette nous permet de traverser le lagon depuis le motu pour atteindre l’île centrale. Avec une dizaine d’autres touristes, nous arrivons à Vai’ea, l’unique village de l’île principale.

 

L’île compte 1200 habitants issus initialement de 3 familles, répartis sur 11 km2 ! une route circulaire fait le tour de l´ile et tout autour, c’est le lagon connecté par une seule passe à l’océan. Le lagon sépare l’ile des 5 motus principaux où se trouvent quelques pensions de famille. 

L’ile de Maupiti est à 20 min en avion de Bora-Bora. Elle est appelée la  « Petite soeur » de Bora-Bora. Mais contrairement à elle, elle a su conserver son caractere authentique: pas de jet ski, pas de bar, pas de paquebot de croisière , pas de restaurant…juste la tranquillite de la carte postale.

 

Pas d’hotels de luxe, juste la peche et  le mana…

 

La pêche est encore très présente. Et le mana, l’esprit de Maupiti, c’est le refus par ses habitants d’accueillir une hotellerie de luxe. En 2004, le Méridien, gros groupe hôtelier voulait s’installer sur l’unique plage de l’île, mais la pétition de tous les locaux a permis de stopper ce projet en opposition au maire qui avait donné son accord. En 30 ans,  il y a déjà eu 11 projets de ce type refusés, m’explique un pêcheur local. Les habitants veillent pour l’instant à conserver leur liberté pour pouvoir aller pêcher là où ils veulent. Finalement le groupe est allé s’installer sur une île voisine à 40 km où il n’ y a que 16 habitants .

Une charmante polynésienne nous accueille avec beaucoup d’enthousiasme et nous coiffe d’un très beau collier avec des fleurs de tiare et une autre fleur rouge …. quel parfum, il embaumera notre chambre quelques jours!

A Maupiti, l’hébergement se résume aux pensions de famille et ce sont les proprietaires qui s’organisent pour faire découvrir aux touristes leur ile dans un rapport très cordial, dénué de mercantilisme déplacé. Bien sur les tarifs restent polynésiens!


Pension de famille Teihamena

 

L’ ancienne maison de famille, « Fare » en polynésien,  a été transformée en pension de famille, qui peut loger 8 personnes. Mais la propriétaire Teihe n’habite pas sur place, mais pas très loin, de toute façon, l’île est petite. Le neveu et la nièce cuisinent les repas. Toute la famille est très agréable, ils n’hésitent pas à venir s’asseoir et discuter avec nous. Vraiment ce qu’on recherchait ! Cela permet de mieux comprendre leur mode de vie .

On se sent bien, nous partageons la maison avec un jeune couple slovaque Jacob et Alexandra. Devinez son métier ? Prof de français! Quand je dis que je rencontre très souvent des profs !!  En tout cas, ils nous sensibilisent aux élections parlementaires qui se déroulent justement en ce moment en Slovaquie! Victoire du parti OL’aNO (« Les gens ordinaires et personnalités indépendantes« ) qui  va permettre au pays de sortir de la corruption !

Vue sur le lagon depuis le jardin

La pension propose 4 chambres modestes avec 2 salles de bain à partager. Les tarifs  restent accessible: enfin si on veut, car 17 000  francs polynésiens en demi -pension soit 145€ pour une nuit pour deux…Ce n’est quand même pas bon marché  ! Enfin toujours moins cher que dans un hôtel  !

Nous évoquons la vie sur place, les études, le boulot. Les enfants vont à l’école primaire et jusqu’en 5°sur l’île . Puis ils doivent partir à l’internat à Bora Bora  pour le collège et le lycée. Ensuite s’ils obtiennent une bourse , certains partiront continuer leurs études à Papeete. La jeune fille de la maison a fait un bac pro pour travailler en hôtellerie et finalement elle a créé sa petite affaire « glaces Bouboule ». Elle fabrique des crèmes glacées italiennes et ouvre sa boutique à des horaires variables en fonction de son humeur! Ici, on ne cherche pas le profit, mais une sorte d’économie de survie qui permette de se nourrir mais sans grande ambition capitaliste!

Nous sommes aussi surpris d’apprendre qu’il existe 5 religions  différentes avec leur lieu de culte pour une si petite île: catholiques, évangéliques, mormons, témoins de Jehova et musulmans.

 

Chez Bouboule, marchande de glaces

 

Malheureusement, nous n’aurons pas l’occasion de les goûter…le jour ou on s’y est rendu exprès (30 min de marche), elle avait tout vendu et n’avait plus rien…Et on a eu droit à un super orage …on a faillit rentrer trempés mais une polynésienne s’est arrêtée en voiture pour nous proposer très gentiment de nous déposer à notre pension!

Tour de l’île à pied

Nous partons le dimanche faire le tour de l’île sur la seule route de l’île, soit 9 km. Sur le bord de la route, 3 hommes entre 30 et 60 ans sont assis et partagent leur « bière locale ». Ils nous invitent à en boire… alcool à base de fruits fermentés! Ils confirment cette façon de vivre polynésienne, à laquelle ils tiennent beaucoup: ils estiment disposer en quantité suffisante de poissons, fruits , cocos… « pas besoin de courir après l’argent pour être heureux ! » nous expliquent-ils! Cela fait du bien d’entendre de tels propos!

Par contre, nous avons du mal à comprendre pourquoi les locaux ont besoin d’aussi gros pick up flambant neufs! Certes, cela sert à transporter les touristes sur quelques kilomètres …mais en Asie, il existe des « tuk Tuk » qui feraient l’affaire et qui coûtent bien moins cher…et polluent nettement moins …Tout cela ne concourt pas non plus à l’exercice physique! On croise encore des polynésiens à vélo mais qu’en sera t’il dans quelques années?

Motu à vendre

l’un des hommes de ce trio nous annonce qu’un morceau de motu est à vendre pour 70 millions de francs polynésiens … 600 000 euros … « « Êtes-vous intéressés ?!!! » Nous ont-ils imaginés milliardaires ? Nous ne sommes ni Brel, ni Gauguin qui reposent maintenant aux Marquises, ou encore Marlo Brando avec son atoll privé , Tetiaora!

 

 

Quelle sympathie!

Tout le monde nous salue lorsque nous faisons le tour de l’île, enfants également et toujours un sourire accompagné de IORANA ! Même les gens sur leur scooter ou dans leur voiture saluent de la main ! L’authenticité d’une culture .. bien encore présente en Polynésie Française à certains endroits … Les locaux nous remercient même d’être venus !

 


Nous faisons le tour accompagnés de la chienne des voisins. Elle a le mérite d’attirer à elle tous les chiens de l’île au fur et à mesure que l’on passe devant les maisons…et comme elle a peur de leurs aboiements, elle vient se réfugier dans nos jambes…certains de ces chiens ne sont pas aussi accueillants que leur maîtres..Francis tente de les effrayer avec des pierres à la main!

 

Généralement à Maupiti,  l’avion déverse au maximum une trentaine de touristes, ceci 4 à 5 fois par semaine . En ce moment, c’est la basse saison, il y a environ une centaine de personnes au maximum contre 250 en été .Beaucoup de familles vivent grâce à l’accueil de ces touristes dans leur pension. De toute façon, il n’y a qu’un snack comme alternative de resto et 2 minuscules boutiques pour se ravitailler.

En chemin

Nous ne croisons que 2 touristes à vélo, ce couple français avec qui nous avions partagé la plage de l’île la veille ! Et coïncidence de la vie, la femme a été également touchée par un cancer du sein la même année que moi…

 

Palais de la mer

Depuis la route, on peut apercevoir la maison et ses murs en corail, construite par un artiste local,  mais nous trouvons que le droit de visite de 25€ par personne est trop élevé …nous passons notre chemin.

 

Rencontre archeologique

 

Il n’y a pas de cimetieres et les personnes sont enterrées devant leur fare (maison).

 

 

Un bateau par mois pour ravitailler l’île de Maupiti

Une fois par mois, un bateau accoste et c’est comme un supermarché flottant! Il ne faut pas se tromper dans ses commandes !!!

Sur place on peut trouver les mangues, avocats, noix de coco et bananes et quelques légumes . En tout cas, le fameux unique snack du village était exceptionnellement fermé. Sur l’étagère à moitié vide de l ‘épicerie, nous avons trouvé un paquet de pâtes et une boîte de tomates pelées pour notre repas ! Les pensions se famille n’assurent effectivement que la demi- pension!! Côté prix, un petit paquet de BN de 8 gâteaux coûte quand même 4€….compréhensible avec tout le chemin parcouru ….

Authentique plage de Tereia

Nous longeons la côte, les pieds dans l’eau pour rejoindre l’unique plage de l’île. Nous zigzaguons entre les rochers qui sont issus de bombes volcaniques, les amas tortueux figés de lave, noirs et rouges, au sol un tapis de fleurs …

 

 

Sur la plage, un seul snack « Chez Mimi » qui propose des sandwichs ou du poisson.

 

Une plage de sable blanc, eau turquoise, des cocotiers, vue sur le motu et lagon …très peu de touristes…rien de plus! L’idéal!

Comment perdre ses tongs ?

Le lagon de Maupiti est l’unique lagon qui peut se traverser à pied pour rejoindre le motu Auira en partant de la plage

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Nous avons de l’eau jusqu’aux cuisses, la traversée prend 30 min avec une splendide vue au milieu de cette eau émeraude. Nous pouvons même observer des raies qui viennent voir par curiosité. Nous avons marché ensuite sur le motu pour passer de l’autre côté pour profiter du sable blanc et des cocotiers.

 

L’eau est cristalline, avec beaucoup de gros concombres de mer.

Nous continuons de marcher et nous dépassons une grosse coulée de lave figée depuis des milliers d’années: elle a la forme d’un ponton!

Et quelques mètres plus loin, l’endroit idéal pour se baigner, une immense plage de sable blanc rien que pour nous deux, avec au loin le bruit des vagues de l’océan qui se fracassent sur la barrière de corail.

 

Pendant qu’on se baignait dans ce cadre paradisiaque, mes tongues que j’avais laissées au bord de l’eau, se sont faites la malle. Elles ont certainement eu envie de rejoindre l’Australie, leur pays d’origine ! Pas top le retour, obligée de marcher pieds nus pour rentrer à notre pension!

Nager avec les raies manta… un rêve … peut être

Avec les 2 autres couples de la pension, nous optons pour la sortie bateau pour explorer le lagon à la recherche des raies mantas, ces grosses raies qui peuvent atteindre jusqu’à 7 mètres d’envergure … le soleil est au rende-vous ce matin et éclaire l’eau d’une multitude de dégradés de verts, émeraudes, turquoises  … des lignes de démarcations apparaissent au niveau des zones peu profondes entre un vert émeraude et un  bleu plus soutenu pour 10 m de profondeur.

 

 

Coup d’oeil sur l’ile montagneuse de Maupiti

 

Impressionnante ligne de démarcation

Thalasso pour les raies

Les mantas viennent précisément à cet endroit régulièrement se faire nettoyer par les petits poissons qui vivent sur les «patates », c’est ainsi que les locaux nomment les petits massifs de coraux ! Mais aujourd’hui, la limpidité de l’eau n’est pas extraordinaire dans cette zone profonde.

Notre capitaine et sa maman tournent désespérément autour des points où ces raies mantas sont censées être mais aujourd’hui, rien… même les plongeurs n’ont rien vu au fond …Seules les raies pastenagues d’envergure 1,50m viendront nous rendre visite.

 

Nous nous consolons avec le snorkelling au jardin de corail où l’eau est d’une extraordinaire limpidité, on dirait que les poissons volent !! Beaucoup de petits poissons multicolores.Il y a si peu de fond qu’il faut être vigilant pour ne pas toucher le corail!

Il y a énormément de bénitiers de 20 à 30 cm avec des couleurs allant du jaune, orange pour certains, au bleu, vert pour d’autres…à notre approche, on les observe se refermer ! C’est la première fois que nous nageons dans une eau aussi transparente. Même aux Raja Ampat, avec une eau pourtant déjà très belle, le rendu était différent car généralement les fonds étaient plus profonds . Ici il s’agit d’un lagon de sable et seulement quelques îlots de corail à moins de 2 mètres de fond.

Repas sur le motu

Nous arrivons à temps sur le motu pour prendre notre repas: à l’abri sous la paillote avec une bonne averse puis tout rentre dans l’ordre pour faire le tour du motu à pied. Le motu est entouré de nombreuses  coulées de lave,  témoins d’une époque chahutée où la terre crachait ses entrailles… aujourd’hui nous sommes les pieds dans l’eau dans un lagon paisible … la plage est couverte de bénitiers échoués , morceaux de corail , coquillages…

Sable et pierres volcaniques 

 

 

Écrire au milieu de ce Lagon paradisiaque

Se tenir debout au milieu du lagon à équidistance du motu et de l’île, de l’eau limpide jusqu’aux genoux, les pieds reposant sur le sable blanc … dans les oreilles, le piaillement des «mouettes » qui me survolent et qui guettent leur proie…de temps à autre, elles plongent avec succès… ou pas d’ailleurs et remontent fièrement avec un poisson dans le bec!  Devant moi le motu garni de palmiers, derrière moi l’île avec sa découpe montagneuse en muraille de chine et sa belle plage de sable blanc …des conditions idéales pour me mettre à écrire pour le blog…

 

 

 

Etape dans une classe polynésienne annulée au dernier moment

Ce matin, dernières heures sur Maupiti… je devais passer la matinée à l’école de l’île avec Poety,  la maîtresse du Cp, je m’en réjouissais mais contretemps, une enseignante est malade et elle a du réorganiser l’accueil des élèves. Ma venue n’est donc pas du tout appropriée ! Tant pis , c’est ainsi, ne pas s’attacher à un programme, vivre l’instant présent … c’est ainsi que je me retrouve les pieds dans l’eau …j’aurais pu écrire « le bec dans l’eau » !

Expérience différente, mais tout aussi paradisiaque ! Apprendre à ne pas vivre avec les frustrations… tout un programme de vie !!

Les enjeux politiques locaux

En chemin pour la plage… finalement je rencontre des polynésiens avec qui échanger, une jeune dame en train de collecter des fleurs de tiare pour réaliser les colliers destinés à accueillir les touristes du vol de l’après midi. Puis un peu plus loin, je discute avec des militants de la liste Maupiti Iora . Dans 2 semaines, ce sont les élections municipales et ils m’éclairent sur les enjeux locaux de l’île, très intéressant.. j’en apprends beaucoup en peu de temps !

A Maupiti la problématique de l’eau est importante: chaque foyer est équipé d’un gros réservoir en plastique pour collecter les eaux de pluie de leur toit.Ceci est complété par une distribution municipale d’eau, à raison de 2 h tous les 2 jours, ce qui est très juste en saison d’été quand il ne pleut pas!  L’eau au robinet n’est pas potable et les locaux doivent aller remplir leurs bouteilles plastiques à des bornes situées le long de la routequi délivrent une eau filtrée. Leur proposition est de mettre à disposition des foyers un second réservoir.

La gestion des déchets pose aussi problème car la déchèterie est saturée. Le tri qui est fait à domicile ne sert à rien car seuls les emballages métalliques sont recyclés sur Tahiti …. à 1000 km d’ici … Le maire actuel parle d’enfouissement dans le lagon au risque de tout polluer alors qu’il pourrait être envisageable d’acquérir un système de traitements de déchets en provenance d’Italie. La plus grande partie de la  population, essentiellement les jeunes, est au chômage. Le souhait de ces militants est d’accompagner des nouveaux projets agricoles sur l’île , complémentaires à l’actuelle production de coprah, et pastèques, de développer un accueil de qualité auprès des touristes en refusant toute construction  d’hôtels … ils sont déterminés à maintenir cette qualité d’accueil qui fait leur réputation …

Ils me parlent également de 2 petites iles isolées à 200 km de Maupiti qui dépendent de cette commune : Maupihaa et Manuae qui n’ont une desserte maritime de Tahiti que tous les 8 mois pour l’approvisionnement des denrées alimentaires et l’embarquement de la production du coprah…incroyable de penser qu’il existe encore des endroits si isolés pour un territoire français….

La bataille municipale s’engage, il y a quand même 5 listes sur cette petite île qui compte un millier d’électeurs … toutes les voix vont compter, ils sont confiants car soutenus par le parti présidentiel ! À suivre !

Cela fait déjà une demi-heure que je suis complètement seule au milieu du lagon, Francis préférant se reposer ce matin à la pension. Comme je ne pouvais plus aller en classe, nous avons hésité à grimper au point de vue mais les locaux nous le déconseillent, il y a trop plu la nuit dernière et la rando peut s’avérer trés difficile et dangereuse car glissante.  Elle relève même de la varappe avec des cordes en fin de parcours avec une roche très friable… on renonce. Et tenter une nouvelle sortie pour essayer de voir les fameuses raies manga est une mauvaise idée selon notre hôte car on est en grande marée basse, l’eau sera encore plus trouble que la veille donc la probabilité de les voir sera encore plus ténue! Tant pis, on aura bien l’occasion de les voir dans notre vie à un autre moment.Pas de déception, nous avons déjà été tellement comblés par tout ce que nous avons vu jusqu’à présent!

Retour en longeant le lagon et rencontre avec une jeune polynésien sur sa pirogue qui vient spécialement accoster pour discuter ! Ils sont adorables !

Pause landart ou plutôt beach art

Les fleurs et feuilles de badamier aux teintes rouges jaunes m’inspirent et je m’amuse à faire des compositions.. un petit clin d’œil à Anne,  notre Art thérapeute avec qui j’ai partagé des moments forts au sein d’un  super groupe de filles , durant notre parcours de soins post-cancer!

J’adore! Mais il faut songer à rentrer à la pension car la navette nous attend pour nous conduire au petit port, pour prendre notre avion direction Bora Bora!

 

 

Les rochers regorgent de crabes…

 

 

Direction le port de Maupiti pour prendre la navette pour l’aéroport

 

Notre hôte nous offre un collier de coquillages comme la tradition le veut en guise d’au revoir. Ces colliers sont fabriqués  sur place à partir de tous ces minuscules coquillages échoués sur les rives de l’île.

 

 

Séance photos

Pieds dans l’eau dans le lagon magique de Maupiti avant d‘embarquer pour Bora Bora: belle partie de rigolade avec le jeune couple français, à essayer des prises de vue sur le vif tout en sautant !

 

Salle d’embarquement de l’aéroport, insolite, n’est-ce pas ?

 

Heureux d’avoir séjourné 5 jours à Maupiti

A l’arrivée, la météo était mitigée avec un peu de pluie mais ensuite, nous avons eu 3 jours de soleil. Pas de regrets pour ce choix d’île, bien au contraire, l’authenticité promise était bien au rendez-vous. Des rencontres chaleureuses, un art de vivre à la polynésienne…Souhaitons que cette île conserve son caractère unique tout en permettant aux jeunes de pouvoir en vivre.

Vol le plus ahurissant de notre voyage

Envol pour Bora-Bora… 20 min de vol en direct pour une cinquantaine de kilomètres …Auparvant des bateaux permettaient de faire ce trajet mais sous la pression des compagnies aériennes, c’est terminé. Et le comble est que ce trajet, dans notre cas, n’est même pas direct: nous faisons une escale de 2h30 sur l’île  de Raita…l’occasion d’échanger avec une famille de tourmondistes sur nos itinéraires respectifs. Ils profitent de ce transit pour « faire classe » à leurs deux enfants, l’un au CP et l’autre au CM2.  Pas cool pour arriver à les motiver à faire leurs exercices entre 2 plages !

 

 

Bora Bora, la perle du Pacifique?

À suivre …

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4 Comments

  • BONjour à nos joyeux voyageurs Astrid
    Posted 2 mai 2020

    Bonjour à tous les deux .

    C’est le 1er mai , les muguets sont au rendez vous , mais du fait du confinement nous n’avons pu aller en cueillir .
    Votre voyage et magnifique , les photos font rêver et elles nous montrent combien cette planète magnifique ! Quelle chance pour vous de ne pas être confronté au COVID 19. Ici début du déconfinement le 11 mai. … j’aimerai bien venir vous rejoindre ……
    Je vous embrasse , à très bientôt sur votre blog toujours aussi magnifique! Merci Merci de tout coeur de me faire partager votre périple …Astrid

    • @dmin
      Posted 4 mai 2020

      Coucou Astrid, merci beaucoup pour ta fidélité et bon courage ! La fin de ce confinement approche…Bises

  • Brouassin mylene
    Posted 24 mai 2020

    toujours aussi beau ce blog! cela fait longtemps que je n’étais pas venu « coincée » dans le confinement et quel plaisir de voir toutes cette pureté et ces couleurs chatoyantes ..
    un peu de rêve!
    merci!!!

    • @dmin
      Posted 6 juin 2020

      Merci Mylene ! Profitez bien des beaux jours, du deconfinement ! A bientôt Gros bisous

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