Chine, première expérience de Woofing à Chengdu

Nouvelle expérience…le woofing !

Mais qu’est que le woofing?

Il s’agit d’une pratique d’origine anglo-saxonne : une ferme biologique accueille un ou plusieurs volontaires (woofer). En contrepartie de l’aide apportée, gîte et couverts sont fournis.

Nous avions décidé de découvrir la Chine et ces habitants par ce biais car nous nous doutions bien que ce serait compliqué d’échanger avec les chinois en faisant juste du tourisme. Nous trouvons que c’est un super moyen pour vivre à leurs côtés, en partageant une tâche commune. Une vraie opportunité pour découvrir leur mode de vie … très différent du tourisme habituel.

C’est donc ainsi qu’en cherchant sur le net, on a trouvé une ferme pédagogique QING QING Ranch Farm très proche de Chengdu, la capitale du Sishuan (14,5 M d’habitants). Il s’agit d’une ferme bio qui accueille des enfants avec leurs familles le week-end pour des activités de sensibilisation à l’environnement. Ce lieu a été repris récemment par 3 personnes et ont besoin de bénévoles pour démarrer cette activité en plein essor en Chine. Le personnel tourne autour de 4-5 personnes en permanence, aidé de bénévoles (woofers) de temps à autre.

Accès au site internet de la ferme Qing Qing Ranch Farm….en chinois!

Direction Chengdu à 1850 km de Pékin en train à grande vitesse

Chengdu se trouve à 1850km de Bejing. A nouveau, nous avons effectué ce trajet dans un train, cette fois-ci très moderne et confortable, vitesse moyenne de 300km/h. Bien plus spacieux que le TGV, avec sièges inclinables. Le paysage a défilé. Dans l’ensemble, un défilé de paysages de plaines cultivées de céréales, légumes, pépinières et d’énormes villes avec une impressionnante quantité d’immeubles très proches les uns des autres …

Arrivée à Chengdu à 19h30: gare immense digne d’un hall d’aéroport, on est super impressionnés par ce gigantisme et modernisme.

Par contre, on découvre qu’il n’y a plus de train pour Xining à cette heure là ! Nous nous faisons aider pour réussir à contacter Sam, mon interlocuteur. C’est incroyable, comment les personnes rencontrées sont dévouées et serviables. Et pourtant rares sont ceux qui parlent anglais et souvent un anglais très basique! mais ils persévèrent en gardant leur calme et sourire!

Nous apprenons que notre contact est en fait en Allemagne. Il organise à distance notre accueil et M Yan nous prends en charge à la dernière station de métro et nous conduit à la ferme , à 1 h de trajet de la gare d’arrivée.On se débrouille avec Google translation même si ce n’est pas encore au top ! Cela crée souvent des quiproquos car la traduction n’est pas fidèle ! Et premier malentendu: on avait compris petit dej à 9h quand en fait, ils nous attendaient à 8h!

Petit tour des lieux …

La ferme s’étale sur 3 hectares et comprend un grand potager, une rizière, une aire de jeu avec une piscine-mare et un vaste enclos pour 2 beaux émeus, des chèvres, lapins, paon, pintades, poules …Les 6 cochons ont du être malheureusement récemment abattus à cause de la grippe porcine africaine.

Il y a 3 pavillons en bois avec quelques chambres basiques, avec salle de bain. Il ne s’agit pas de lit à proprement parler mais d’un caisson en bois sur lequel est déroulé un futon…le lendemain, on en a rajouté un deuxième car on ne peut pas dire que ce soit très moelleux!

Ciel gris, chaleur humide 

Nous avons quitté la chaleur sèche et le ciel bleu de Pékin, pour plonger dans l’humidité et la grisaille de Chengdu, climat caractéristique de la ville, la majeure partie de l’année. Les sols sont complètement spongieux tellement c’est humide. Il y a d’ailleurs eu d’énormes inondations en juillet qui ont détruit les récoltes du potager de la ferme. même si le ciel est gris, quelle moiteur, on transpire énormément!

Osterputz alsacien…les Guidot en duo de choc!

Durant notre séjour d’une semaine, comme il pleut presque tous les jours, nous avons nettoyé l’intérieur des bâtiments..un grand ménage à fond, digne de «l’osterputz alsacien»! Mais sommairement équipés d’un balai de paille de sorgho, d’un torchon et mouchoirs en papier pour nettoyer les vitres… Quand la pluie cessait, nous passions à l’extérieur pour le ramassage des feuilles, la tonte, le rangement…

C’est dimanche, la ferme s’anime …

Le dimanche, accueil d’une trentaine d’enfants et leurs parents pour des activités de sensibilisation à l’environnement. A cette période de l’année, le programme sera une journée pédagogique autour de la récolte du riz de manière traditionnelle.

Lizzy, une de nos hôtes avec qui on arrive à communiquer en anglais, explique aux parents et enfants, le rôle des canards et insectes qui contribuent à une meilleure croissance du plant de riz sans utilisation de pesticides et engrais chimiques. Tout le monde expérimente la récolte à la faucille, le battage des gerbes pour récupérer les grains de riz. 

De mon côté, j’ai été mise à contribution pour enseigner en anglais les mots de vocabulaire relatifs à la rizière de manière ludique! Tout le monde a mis la main à la pâte pour réaliser les dessins supports pour les mots de vocabulaire.

Super car Lizzy s’est appropriée les règles des jeux proposés! Elle pourra les mettre en œuvre lors d’autres journées! Et c’est rigolo d’entendre la distorsion de prononciation à cause de l’accent chinois sur un mot anglais!

Francis était chargé de veiller à la sécurité des enfants dans la rizière, ainsi que prendre des photos ! 

A l’œuvre dans les rizières ou comment se sentir chinois!

Le lendemain, avec Lizzy, c’était notre tour de couper le riz, à l’ombre de nos chapeaux chinois …très agréable à porter car il ne repose pas directement sur la tête, ce qui permet à l’air de passer …Un fermier voisin était là pour nous donner des conseils! 

La parcelle est grande, ils continueront sans nous car notre train pour la direction du Tibet est réservé !

Le rêve de Lizzy…une forme de similitude avec mon histoire

Lizzy (40 ans),maman d’une adorable petite fille Bella de 9 ans travaillait dans une grande entreprise dans le domaine des finances-comptabilité. En mars dernier, elle a démissionné pour se lancer dans son rêve: avoir sa propre ferme biologique. En attendant de pouvoir concrétiser son projet, elle intervient dans la ferme bénévolement pour se former. Je trouve extraordinaire que son parcours réveille en moi mon changement de métier lorsque j’étais passée d’ingénieur packaging à professeur des écoles…

Quelque soit l’endroit sur la planète, les humains ont tous des rêves et bravo à elle, d’avoir écouté sa petite voix intérieure!

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Le bio en Chine 

Le mari de Lizzy est charmant et la soutient dans cette aventure, lui même travaillant dans une grosse ferme bio productrice (50 employés) pour la vente directe ou par le net (genre AMAP). Il nous explique d’ailleurs, qu’il n’y a pour l’instant qu’environ 100 fermes bio productrices autour de Chengdu. Et le bio coûte environ 2 à 3 fois plus cher que le non-bio…Ce marché en plein essor en est seulement à ses début mais depuis quelques années, la République populaire met les bouchées doubles pour réduire sa pollution: développement rapide des énergies renouvelables …quand la Chine met les moyens, elle peut avancer très vite. Après tous les scandales alimentaires, la population est de plus en plus sensibilisée aux questions de qualité de l’alimentation.

L’éducation en Chine 

En Chine, les parents accordent beaucoup d’importance à l’éducation de leur enfant. Les week-ends (en moyenne 2 fois/mois), ils inscrivent leurs enfants à des programmes d’activités le samedi ou dimanche autour de la culture, musique ou nature …Même les familles modestes essaient d’en faire profiter leur enfant: 100 à 200€ pour une année. Généralement même si la loi de l’enfant unique n’est plus en vigueur depuis quelques années, les familles que l’on a rencontrées ont souvent un seul enfant. Lizzy nous explique que certains parents font le choix de 2 enfants mais c’est encore rare. 

Petit aparté : le gouvernement chinois interdit aux médecins de révéler le sexe de l’enfant lors des échographies.

Chengdu, capitale de la gastronomie chinoise 

Côté nourriture, on adoré la cuisine du Sichuan reconnue sur le plan gastronomique. Par contre, pour l’apprécier, il faut aimer manger épicé, car le piment et le poivre font partie de tous les plats ! Heureusement qu’il y a le riz pour apaiser le feu, parfois ! 

Pas de fourchettes bien sur en Chine ! On a essayé d’améliorer la tenue de nos baguettes en suivant les conseils de la cuisinière Fan…mais pas évident de corriger les mauvaises habitudes ! C’est impressionnant de les voir « picorer «  dans les plats avec tellement de dextérité ! Chacun dispose d’un bol de riz et généralement 3 plats dont disposés sur la table, à partager. On saisit directement une pincée d’aliments avec des baguettes, qu’on mélange avec son riz, on avale et on pince à nouveau une pincée d’un autre plat … Cela me rappelle l’Afrique, où on partage le plat commun en mangeant avec ses mains..Ici, c’est pareil mais avec les baguettes ! Du coup, pas simple pour des français de piocher des légumes émincés dans un bouillon ou des nouilles … cela ressemble davantage à la pêche aux canards, on ne gagne pas à tous les coups ! 

Riz, deux fois par jour et petit dej avec nouilles épicées accompagnées de quelques légumes. Nous avons aussi mangé des « Dumpling »,belles boules de riz gluant blanches avec une pâte noirâtre à l’intérieur, qui flottent dans un bouillon…Quelle surprise la 1° fois quand on les perce avec les baguettes… fort heureusement c’est de la pâte de sésame!

Ils adorent également manger de l’ail cru qu’ils croquent comme on ferait avec une fraise, ceci dès le matin!

Jamais de dessert, et les rares fois où on nous a proposé des biscuits, c’était en entrée! Même le gâteau d’anniversaire de Francis a été mangé juste avant le repas! Pas de laitages non plus. Mais des plats à base de tofu et beaucoup à base de légumes. Sur les 3 plats, un est généralement à base de viande(porc émincé).

Départ riche en émotions

Nous n’avons pas pu échanger énormément  verbalement mais en se séparant, les larmes ne sont pas loin..le cœur est bien le meilleur canal de communication… les mots ne sont pas nécessaire pour ressentir ce courant d’amour qui circule entre les personnes. Nous repartons avec de beaux souvenirs, un joli panda tricoté main, un livre illustré sur la vision de LaoTseu, un cahier de calligraphie, un magnifique dessin de Bella…

Ce séjour était à la fois un temps de pause dans nos visites touristiques, et en même temps très riche en rencontres humaines. Nous avons même été invités par Miss Deng, la soeur d’une personne travaillant à la ferme. Elle nous a pris en charge pour nous faire découvrir avec son amie et leur enfant respectif les vieilles rues de Chengdu. Et elle nous avait même préparé un super repas ! Nous n’en revenons toujours pas de cette générosité!  On repart même avec des cadeaux : des fruits, du thé, des gâteaux à l’occasion du prochain festival d’automne Full Moon ! 

Chengdu, capitale de la province du Sichuan

Généralement, on connaît le Sichuan par son poivre qui est en réalité une épice qui provient de la coque de fruits de 2 arbustes!

Métro ultra moderne, propre, design, hyper spacieux au niveau couloirs, halls … des pubs vidéos défilent même sur les murs des tunnels que l’on traverse une fois dans la rame ! Personne ne court, ambiance paisible.

Toujours un contrôle xray des bagages, sacs et des personnes. Même les bouteilles d’eau sont contrôlées avec un appareil spécial, ce qui évite de les jeter et tant mieux! Et à Chengdu, tout a été fait pour les handicapés ou passagers chargés avec ascenseurs ou escalators … un vrai luxe par rapport aux escaliers du métro de Pékin .

Ville assez décontractée, on ne sent pas de stress des habitants, une sorte de calme.

Charme de l’ancienne et traditionnelle Chengdu dans les rues piétonnes de Khuan Zhai Alleys et Jini Road. On joue au vrais touristes chinois: miss Deng et son amie nous prennent en photo partout! C’est incroyable tout cet univers culinaire très différent du nôtre: en vitrines, têtes de lapins, pattes de poulet, groins de cochon, cervelles, têtes de poulet, tofu mijoté au piment… maisons de thé traditionnelles.

Spectacle d’Opéra du Sichuan renommé internationalement pour son changement de « visages »(masques ) en une fraction de seconde sans que le spectateur ne s’en aperçoive, un véritable art!

DuFu Cottage, reconstitution de la demeure de l’ illustre poète du 8° siècle Du Fu, avec un superbe jardin…atmosphère reposante, un rayon de soleil aurait permis de donner plus d’éclat à ce beau cadre.

Les pandas géants, symbole national 

Visite de la base de recherche et de reproduction des pandas géants: réserve qui  abrite 120 pandas géants. Qu’ils sont mignons ces gros nounours nonchalants qui passent leur temps à dormir…en fait la digestion du bambou leur demande beaucoup d’énergie ! On a appris qu’ils avaient 6 doigts et la maman panda met au monde un petit bébé tout rose sans poils qui pèse à peine 200g. A 5 ans, il deviendra un adulte de 150 à 200 kg.

Oups ce matin message de free, 

On a atteint la limite autorisée inclue dans mon forfait au niveau consommation… il y a urgence à acheter une carte locale si on ne veut pas être coupé de la famille … plus de 2 h en tout pour trouver l’agence China Mobile appropriée pour les étrangers et acheter la carte .. un vrai jeux de piste pour se comprendre car même avec les traducteurs numériques, ça ne marche vraiment pas bien … heureusement que les chinois sont sympas et prêts à aider, leur patience et la notre sont mises à rude épreuve ! Et maintenant que c’est une carte SIM chinoise, l’effet dictature est là: plus d’accès à Google, Facebook, WhatsApp, YouTube..notre VPN arrive à contrer l’interdit mais pas de façon permanente, ce qui rend les communications plus difficiles!