Au cœur des îles Raja Ampat, un vrai paradis

Premier contact avec la mer depuis notre départ !

Nous avons quitté Sorong en ferry pour rejoindre Wasai, le chef lieu de l’île Waisag. Nous y retrouvons notre guide Roli, le frère de Deni, Rajatampat adventures . Nous devons nous acquitter d’un droit d’entrée annuel de 80 dollars à régler pour la préservation du site.

Un petit bateau à moteur nous conduit au bateau de «croisière ». Nous sommes 13 : un groupe de 4 jeunes australiens, un couple hollandais, un couple italien, une maman et sa fille italiennes et un hongrois. Le bateau est simple d’allure… Au départ, Deni proposait aux premiers touristes des sorties à la journée en snorkelling, puis il a souhaité développer l’affaire familiale. Il y a une douzaine d’années, Deni a fait construire ce bateau. C’est à l’heure actuelle (2019) encore le seul bateau de ce type 100% indonésien, dédié au snorkelling.

Dans la zone, il y a quelques autres bateaux pour la plongée et également de beaux voiliers en bois appartenant à des investisseurs étrangers et proposant des circuits luxueux hors de prix… Une agence contactée lors du salon du tourisme à Paris nous avait expliqué qu’il était, soi-disant impossible de trouver par soi-même d’autres possibilités de navigation…la dure loi de la concurrence !

Au moins 100% de notre argent ira directement à Ramja Ampat Adventure, sans intermédiaire.

Bienvenue à bord

Le bateau est sobrement aménagé: 3 « chambres » de 4 lits superposés au premier niveau. Ce sont des compartiments avec de grandes ouvertures sans fenêtre, ouverts sur la mer et une porte coulissante qu’on ne ferme pas car il y fait chaud. Et entre les compartiments, un petit rangement pour les bagages qui permet de saluer ses voisins, car cela communique! Nous partageons la chambre avec un couple italien Max et Sylviana du Val d’Aoste, bien sympas.

Sur le même plan, la partie « salles de bain » et cuisine. 2 salles d’eau avec toilettes à l’occidentale et douchette d’eau douce dans un petit espace réduit.

Coin  cuisine prés de la cale du moteur…donc plutôt très bruyant !

Francis se débrouille pour le rasage!

Sur le pont, la cabine du capitaine Mohamed, un espace avec une grande table pour prendre les repas, et à l’avant une plateforme ouverte pour se prélasser avec des matelas !

Un petit bateau à moteur nous permet de partir sur les spots de snorkelling.

L’agencement est pratique, à l’indonésienne avec un équipage de 5 personnes. Pas vraiment d’intimité,  mais pour une semaine dans un tel cadre paradisiaque à un budget raisonnable, on ne va pas faire les difficiles!

Notre guide Rodi, le frère de Deni

La nourriture à bord

Le jeune cuisto Roni nous propose des crêpes à la banane, des œufs et toasts au petit dej. Les repas se composent de riz avec un plat de légumes, du poisson ou poulet, tofu ou tempé ( la moitié des passagers sont végétariens), et des fruits : ananas, fruits du dragon, pastèque, mangue… Et au goûter de délicieux beignets de patate douce et banane.

Rythme de la journée

Réveil à 6h pour le petit dej vers 6h30 … pas besoin d’alarme! Généralement le capitaine remet en route son bateau et le ronronnement du moteur suffit amplement !

Première sortie snorkelling vers 8h

Un deuxième snorkelling en milieu de matinée et un dernier l’après midi. Pause généralement sur petite plage isolée sur une île inhabitée.

Repas vers 12h et 19h … extinction du générateur du bateau à 21h … lumière coupée d’office !

Partie de Uno avec l’équipage, lecture, écriture, discussions, farniente, remplissent le reste de la journée ! L’ambiance est sympa à bord entre les passagers et l’équipage, tous fascinés par cette beauté de la nature.

Jardin féerique sous-marin

Les îles Raja Ampat sont situés dans le triangle de Corail, cœur mondial de la biodiversité corallienne. L’Unesco envisage d’inscrire ces îles au patrimoine mondial comme zone ayant la plus riche biodiversité marine de notre planète.
Pas de mots pour décrire ces jardins de coraux… de toutes les couleurs, des coraux durs, mous aux formes extrêmement variées … il faudrait faire appel au vocabulaire des fleurs, légumes, physiologie humaine, pachydermes, volcanologie, arbres, plumes, oiseaux, saisons,  pour décrire cet univers incroyable  … nous savions que nous allions en prendre plein les yeux mais à ce point ! Jusqu’à ce jour, nous n’avions jamais rien vu de plus beau que les fonds de la Mer Rouge en Égypte!

Armés de nos masques de cosmonautes, de nos super tee-shirt anti-UV,  nous passons des heures à se palmer au dessus de ces jardins époustouflants! 

Ici tout à une autre dimension. Sur le plan paysages, les îlots de karst en forme de triangles ou de champignons semblent flotter au milieu des eaux cristallines où toutes les nuances de bleu et verts se mélangent !

Le bateau navigue entre ces étranges silhouettes, fait des haltes pour nous déposer au-dessus de ces fonds fabuleux…Nous ne nous lassons pas d’observer cette vie intense sous-marine.

La concentration en poissons est énorme à certains spots: bancs de poissons perroquet, barracudas, scalaires, poissons globe, poissons ange…  énormes bénitiers qui mesurent 2m.  La finesse des rayures, points, motifs des poissons est extraordinaire. A chaque sortie, nous en découvrons de nouveaux. Et il y a également tout ce qui relève du macroscopique que nous découvrons comme les nutribranches.

Nous croisons des groupes requins à pointe noire qui mesurent jusqu’à 1,50 m de long, des tortues marines …juste incroyable de pourvoir les observer en train de grignoter le corail, entourée d’une multitude poissons voraces qui les accompagnent pour manger les restes!

Étoiles de mer , énormes bénitiers variant du vert, au brun, bleu … serpent de mer rayé blanc/ noir vénéneux  …

Sur une plage de Waisag, nous avons même nagé au milieu de dizaines de requins sur la plage ! Pas dangereux pour l’homme car le requin ne s’attaque qu à des proies plus petites que lui , ouf !!!

Les photos parleront d’elles-même ! La sensation de nager dans un aquarium tropical … encore que je n’aime pas trop cette expression car l’aquarium a pour but de reproduire une forme de « réalité » … mais finalement l’aquarium est aux poissons ce que la cage est aux oiseaux … une bien triste prison ….

Halte dans des Villages papous sur les îles

Nous profitons de quelques haltes sur les petites îles pour découvrir la vie des villages papous comme Airborek, Sauendarek qui s’étalent derrière une plage de sable doré ombragée par les cocotiers et yuccas géants!

C’est souvent l’occasion de se rendre à l’unique petite boutique de l’île pour y acheter quelques biscuits, chocolats et bières pour rapporter sur le bateau .

La communauté papoue attache beaucoup d’importance à la mise en valeur de son village. Les couleurs sont harmonisées et ce sont le bleu, vert et orange qui recouvrent les barrières qui délimitent l’allée principale. De part et d’autre de cette dernière, se trouvent des maisons maintenant plutôt construites en « dur » aux toits de tôle bleue.

L’école et l’église sont les 2 bâtiments principaux qui trônent au cœur du village. Les papous sont de fervents chrétiens, de confession généralement adventiste. Les chants d’école sont plutôt des chants religieux. On peut parfois entendre les femmes fredonner ces chants quand elles voyagent , ou quand elles se regroupent assises ensemble le soir en bord de plage. Par contre, leurs traditions ancestrales ont été gommées par la colonisation.

La vie dans les villages communautaires

Sur l’île, pas de véhicules à moteur, ni attelage… les moteurs se trouvent dans leurs petits bateaux , qui leur permettent de partir à la pêche, se rendre sur l’île principale pour faire les courses ou encore conduire leurs enfants à l’école …et pour nous transporter, nous les touristes ! Pas d’électricité courante, généralement un générateur pour la nuit et des panneaux solaires.

Se balader, saluer les enfants qui viennent à notre rencontre en lançant un timide hello, éventuellement « what is your name? » …mais ces échanges relèvent d’une telle spontanéité, pas de quémendage, juste de la curiosité. Ils adorent être pris en photo, les doigts en forme de V et les éclats de rire fusent lorsqu’ils regardent le résultat du cliché!

Dans un des villages, les enfants nous conduisent à leur école où nous retrouvons leur maîtresse en train de faire travailler un élève. L’école est terminée, peut-être a t’il besoin de soutien scolaire. Son enseignante est ravie de nous accueillir et nous enchaînons les selfies!

Dans un coin de la classe un panneau évoque la gestion des déchets, un bon pas ! Impossible d’en savoir plus, elle ne parle pas anglais! Mais même si ce type d’échanges est bref, il reste néanmoins très fort, réellement de cœur à cœur…cela fait tellement de bien!

Le ponton offre souvent son terrain de jeu aux enfants papous qui s’amusent dans l’eau, tout comme des enfants de chez nous jouent au bac à sable! Les plus jeunes sont avec leur grand frère ou grande sœur et enchaînent les plongeons du ponton ou des bateaux dans cette eau translucide! Tout habillés ou tout nus, en fonction de l’âge, je pense! Nous croisons certains avec des jouets et instruments construits à partir de bouteilles en plastique, de capsules métalliques, de bambou… ils sont créatifs, semblent s’élever seuls avec leurs congénères…s’ils trébuchent, ils se relèvent aussitôt, sans pleurs ni heurts ! La joie de vivre se lit sur leur visage.

Nous constatons aussi d’un moins bon œil, des enfants scotchés aux vidéos sur les portables de leurs parents .. ils remplacent la télé …comme dans nos pays … quel dommage d’être témoin d’une forme d’uniformisation de nos cultures à travers cette lorgnette alimentée par les vidéos de YouTube…

Plages paradisiaques à vous faire pâlir d’envie !

Non seulement les fonds renferment de véritables trésors de vie, mais les plages de ces îles inhabitées, accessibles uniquement par bateau, sont extraordinairement belles.

Le cliché-type qui fait la couverture de tous les magazines ou pubs pour des destinations de rêves … des plages immaculées de sable fin blanc ourlées de cocotiers aux palmes d’un vert éclatant sur fond de ciel bleu azur profond … En second plan,  des monts acérés plus ou moins pentus recouverts de jungle…A marée basse, à certains endroits, des bancs de sable peuvent se dévoiler: une micro-plage au milieu des eaux cristallines! Et probablement que le plus appréciable pour parfaire ce tableau idyllique reste l’absence d’autres touristes. Nous sommes réellement des Robinsons privilégiés au cœur d’îles inhabitées.

Open bar sur la plage

Notre guide ramasse des noix de coco et avec sa machette, les ouvre. C’est très rafraîchissant de boire l’eau de coco et de manger la chair de la noix de coco encore très molle.

Nous ne sommes pas des fans de la farniente estivale sur la plage, mais croyez-nous, après 4 mois de voyage sur la terre ferme, nous nous laissons couler sans aucune réticence, dans ce paysage de carte postale! Détente assurée, bienvenue après ces mois de « crapahutage », des vacances dans les vacances , cela peut paraître grotesque mais nos péripéties ne sont pas toujours reposantes !

Point de vue sur l’île de Wayag

Wayag est un ensemble de petits îlots inhabités à 30 km au nord de Waisaî accessible uniquement en bateau

Petit trekking au programme … 1h de montée, que dis-je d’escalade sur un ilot .. à 4 pattes, la grimpette s’apparente plutôt à de l’escalade . Sensibles au vertige, plutôt s’abstenir car les passages sont étroits et sans protection aucune, parfois un bout de corde pour faciliter l’ascension! Heureusement le karst est une roche dure et ressemble à ce qu’on connaît sous forme de pierres percées … du coup les prises naturelles proposées par la roche nous aident bien pour cette ascension … mais il fait très chaud , nous sommes au zénith de la  journée … le bateau ne peut accoster qu’à marée haute donc on n’a pas le choix ! Francis est fier d’avoir atteint le sommet car très sensible au vertige, il a pris sur lui mais la vue en valait la peine ! Les eaux translucides laissent apparaître de belles formations coralliennes… qui pourraient rappeler la baie d’Halong au Vietnam, mais vierge d’humains ou presque et avec un éclairage lumineux.

Le lendemain, nous escaladons un autre îlot, cette fois-ci plus court mais plus complexe à grimper ! C’est la jungle ! Rien n’est aménagé … cela confirme le peu de touristes dans les parages !

Après avoir bien transpiré sous le soleil, sur une roche très chaude qui réverbère toute sa chaleur accumulée, quel plaisir indescriptible que de sauter au retour dans cette eau d’une limpidité incroyable aux tonalités bleu vert turquoise … le vrai cliché des îles tropicales sous nos yeux …

L’archipel des Wayag est extraordinaire par ses pitons pointus, ses triangles de roche à la pente vertigineuse qui « flottent » au milieu du Pacifique.  La marée basse laisse découvrir des formes de champignons que revêtent certains îlots tellement érodés à leur base au sommet plus arrondi! Tous sont recouverts d’une végétation luxuriante, palmiers et autres espèces d’arbres aux racines désespérément accrochées à la pierre …on se demande comment ils peuvent trouver de quoi vivre !  Une vraie jungle peuplée d’oiseaux endémiques tels que l’oiseau du Paradis, que l’on n’aura pas la chance d’apercevoir.

Aucune habitation, de véritables îles de Robinson Crusoé!Des petites plages au sable blanc étincelant se dissimulent, des lagons apparaissent au détour des îlots. Nous passons 2 nuits dans ce cadre fabuleux.

Alerte aux méduses

Ce matin, à 8h tous prêts pour notre premier snorkelling à Manta Rock … peut être aurons-nous la chance de voir des raies … même si ce n’est plus vraiment la saison. A peine dans l’eau qu’on commence à sentir des piqûres de méduses …pensant qu’il s’agissait d’un spécimen isolé, nous continuons à palmer et à tour de rôle, chacun s’écrie « jelly fish » méduse, méduse …. Désespérés, nous faisons des signes au bateau , pour qu’il vienne nous rechercher ! Nous sentons des piqures aux jambes, aux bras … nous n’avons qu’une hâte, sortir de cette piscine à méduses ! Elle sont plutôt petites mais en grande quantité !

Nous grimpons vite-fait sur le bateau et 10 min après apparaissent les premiers  boutons, traces des endroits de contacts avec ces délicieuses créatures ! On dirait des piqûres d’orties mais la sensation ressemble à des brûlures. L’huile essentielle Tea Tree nous apaisera. Une des personnes du groupe en a vraiment partout sur le corps …notre teeshirt anti Uv nous a protégés ainsi que le masque intégral Décathlon qui couvre le visage ! Quelle expérience ! Quelle horreur!

Jelly Bay

Nom d’une baie remplie de méduses mais cette fois-ci, notre guide nous affirme que leurs filaments ne sont pas irritants…la quantité est impressionnante,  elles dérivent autour du bateau et personne n’a envie d’aller nager avec! Je vous laisse juger si vous auriez été tentés ou non !

Baleine et dauphins

A 2 reprises, des dauphins viennent tourner autour de notre bateau ! Et quel émoi,  quand le capitaine nous alerte, en pointant du doigt une baleine en train de nager à fleur d’eau…les yeux rivés au loin, nous tentons de reconnaître le type de baleine mais en vain. Nous conserverons en souvenir le cliché capturé par le téléobjectif d’un des photographes australiens.

Convaincus par les Raja Ampat  pour vos prochaines vacances ?!

On ne peut que vous recommander de choisir ce petit coin perdu sur le globe comme destination de vos prochaines vacances ! Vous ne serez pas déçus si vous aimez la mer et surtout ce qu’elle y abrite! Les îles Raja Ampat nous ont comblés au-delà même de nos attentes!
Même les couchers de soleil sont fabuleux…un ciel tellement embrasé qu’il crache le feu!

Presque comme Robinson Crusoé

Nous avons tellement adoré cet endroit que nous sommes restés  passer une semaine sur une île quasi-déserte …À suivre…