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Nous avons quitté le parc Karijini et prenons la direction du sud sur les traces de la ruée vers l’or.

Notre itinéraire à venir:


Il fait toujours aussi chaud!

J 13 Karijini – Doolgunna 488 km  – Accueil chaleureux  de wazza


Nous avons repéré une possibilité de campement à Doolguna. Wazza est gérant de ce lieu qui regroupe un ensemble de chambres à louer, ainsi que la possibilité de camper pour une modique somme de 5 dollars par personne avec douche et toilettes à la clé. 
Il nous accueille très chaleureusement avec sa lampe torche car il fait nuit. Nous avons roulé au pas sur les 6 derniers km de la piste. Wazza nous avait mis en garde avec les kangourous et vaches qui risquent de traverser le chemin.

Cela fait 2 mois qu’il n’a vu personne ! Nous sommes ses premiers visiteurs de l’année !

Wazza est super prévenant et à envie de discuter …ce qui peut se comprendre! Il habite à 6 km de la route principale et la première ville est à 140 km … ville de 800 personnes !! En haute saison (juillet – septembre), il héberge une trentaine de chercheurs d’or qui sondent le sol avec un appareil de détection. Les gens passent jusqu’à 3 semaines de leurs vacances à explorer le bush en quête de la méga pépite ! Pour pouvoir chercher de l’or, il est nécessaire d’avoir un permis valable 3 mois et une concession est alors attribuée au prospecteur. En Australie,  cet hobby très fréquent peut même représenter une deuxième source de revenus … on se prend à rêver … et si on trouvait quelques pépites d’or, ce serait fabuleux pour faire avancer le projet de l’école au Togo!?

Certains chercheurs d’or sondent le terrain avec une machine qui retourne superficiellement le sol …et ils passent ensuite chaque centimètre au détecteur  avec la « poêle à frire »!

Wazza nous montre où garer le camper van et en fait le tour avec sa lampe torche. A la vue de l’état très usé du pneu avant, il nous incite à le remplacer par la roue de secours et d’aller en acheter un nouveau au plus vite. Il nous propose de nous aider le lendemain matin pour changer cette roue .

Attention aux serpents!

Wazza insiste sur le fait de toujours prendre nos lampes-torche et regarder le sol en marchant ! Nous prenons notre douche en compagnie de petites grenouilles, plus sympas! 

Soirée étoilée pour ma part… il fait bon à l’extérieur et pas de mouches ni moustiques ce soir, le pied quoi !!!

Wazza un personnage du bush 

Bonne nuit réparatrice . Mais les mouches sont de retour ce matin pout le petit dej !

Wazza nous prodigue beaucoup de conseils pour changer la roue … je pense qu’on aurait vraiment galeré si on avait du le faire sur le bord d’une route en ayant explosé le pneu ! Notre guide veille sur nous et nous a mis Wazza sur  notre chemin! Super! 

Cela fait 50 ans que Wazza vit dans le bush. Il a passé la plus grande partie de son temps à conduire les gros engins dans les mines pour extraire l’or. Il a horreur des villes et depuis 8 ans, il gère cette propriété .Il vit seul avec son chien qui, d’ailleurs, n’aime pas les étrangers.

Il aime cette liberté. Il nous raconte qu’en 2 années, il n’a plu que 25 mm. Pas simple pour le bétail pour s’alimenter. Les éleveurs déplacent leurs troupeaux sur de longues distances … Ici on n’utilise pas un chien ou cheval pour rassembler son cheptel, mais le 4*4 ou l’hélicoptère !

L’auberge dispose d’un puit à éolienne et un autre alimenté par l’énergie solaire .


Wazza me confirme qu’il est armé mais une autorisation est néanmoins nécessaire. Dans la cuisine, une affiche montre tous les calibres de balles possible !



Et les Aborigènes, selon Wazza?

Ils vivent dans le bush, ont leur propre communauté loin des blancs. Du coup, l’école n’étant pas toujours à côté, les enfants ne sont pas forcément scolarisés. Pas forcément recommandé d’aller les retrouver . L’alcool et la drogue font malheureusement des ravages .

 

 

Les mouches en vidéo!

 

Big  Bell, cité fantôme

A 30 km de Cue, une piste nous même à la ville fantôme de Big bell. Cette cité a vu le jour en 1936 quand la Compagnie Premier Gold Mining a annoncé l’exploitation d’une mine d’or et peu de temps après,  une voie ferrée la reliait à Cue. 850 habitants étaient dénombrés au plus fort de sa « gloire » moins de 30 ans plus tard. Sur une pancarte, un plan de la ville se fait l’écho de Big Bell du temps on se retrouvait au Big Bell Hôtel pour boire une bière ! Des boutiques, un théâtre, 3 églises de confession différente (catholique, baptiste et méthodiste), la poste, boulangerie, une école catholique qui accueillait une soixantaine d’élèves complétaient cette ville. En 1955, la mine ferma et entraînant Big Bell dans ses antres fantomatique!

Big Bell Hôtel et son plus long bar d’Australie

 

Aujourd’hui, seule la silhouette imposante de l’hôtel  Big Bell témoigne de cette glorieuse période qui fut très éphémère … moins de 20 années … déambuler à l’intérieur du bâtiment est étrange … il y a 70 ans résonnaient les éclats de voix, les rires, les cris des mineurs venant se reposer, prendre du bon temps avec les copains, la famille! Le bar avait même la réputation d’être le plus long bar de l’Australie ! Pratique pour accueillir tout Big Bell, il faut dire que les loisirs étaient réduits en plein bush avec 35-40 degrés en été !


Ce qu’il en reste …


Les planchers se sont écroulés, les pièces restantes et les cheminées intérieures de brique ( et oui, il peut faire froid en hiver) hébergent à présent des oiseaux. Surpris par notre arrivée ils s’envolent: oiseaux verts, blanc et noirs et corbeaux !

Nous parcourons les « artères » de la ville. Seuls les bases des maisons sont visibles ainsi que les murs de l’église catholique, des tonneaux métalliques, des morceaux de ferraille …beaucoup de tessons de bouteilles cassées au couleurs ambre et verte … typiquement des bouteilles de bière !


Un grand kangourou au pelage grisâtre déboule au loin, surpris par les 2 visiteurs que nous sommes!

L’impermanence des choses

Je m’interroge sur ces 20 années de vie intense qui ont été gommées d’un seul coup de crayon par la fermeture de la mine …finalement c’est le reflet à petite échelle de ce que l’humanité vit à plus grande échelle … la vie se vit, le passé s’efface physiquement, la matériel n’a aucune valeur …Ne pas s’attacher aux lieux…Serait-ce le secret du bonheur ?


Karalundi: Communauté aborigène

Étape dans une communauté aborigène. Le pasteur Vaughan de l’Eglise Adventiste avait construit dans les années 50 une école pour scolariser les enfants aborigènes qui n’avaient aucun droit au niveau de la constitution australienne jusqu’en 1977. À présent, l’internat peut accueillir 90 élèves qui viennent de très loin, jusqu’à 700 km. Les aborigènes vivent généralement dans des communautés reculées où il y a une école primaire.  Mais ensuite peu d’enfants quittent leur environnement pour poursuivre leurs études. Ce type de communauté offre des bourses aux élèves pour leur permettre de continuer à étudier. La rentrée annuelle ayant lieu la semaine suivante, nous ne verrons aucun enfant. Une discussion avec la personne bénévole australienne qui tient le petit café – shop m’explique que les enfants aborigènes sont beaucoup plus habiles sur le plan manuel que théorique. Il leur faut déjà quelques semaines pour apprendre les règles de l’internat et de l’école. Ce sont des enfants que l’on croise toujours pieds nus par exemple dans les boutiques des petites villes traversées . Ils vivent à l’extérieur et jouissent d’une grand liberté .

Nous craquons pour acheter de la magnétite: tous petits octaèdres parfaits. Nous apprenons que l’émeu est le seul oiseau a avoir une plume dédoublée, ce qui rend son  plumage plus aéré !

Meekatharra, cite minière

Meekatharra, ou Meekha ‘ comme ses habitants la nomment, est une cité  minière de 800 habitants qui a fleuri grâce à la prospection minière et à l’activité pastorale ( vaches- moutons- chèvres). En 1896, J.F. Connolly y découvrit le premier filon d’or, début de la ruée vers l’or dans la région de Murchison. L’activité minière y est toujours aussi prospère.

Meekha dispose d’un hôpital et est également la base des « Royal Flying doctors », ces médecins qui jouent un rôle vital au cœur de cet outback, si loin de tout! Ils se déplacent en petit avion. 

Notre premier contact avec le gérant de la station service BP est un peu rude. Je le questionne sur l’ambiance de la ville qu’il décrit comme terrible où règnent le crime et le vol liés aux aborigènes. En fait, dans le passé la ville était florissante grâce à l’activité des mines et la population locale qui en vivait. À présent,  le personnel réside 2 ou 3 semaines dans des campements hors de la ville et repart  chez eux en avion pour 2 à 3 semaines de repos, ce qu’on appelle les « Flying minors ».

Nous sommes à la recherche d’un garage pour remplacer notre pneu avant,  qui est complètement lisse sur sa face interne! Cet homme désabusé nous renseigne et nous renvoie vers un garage qui a heureusement un pneu de la bonne taille en stock. On a de la chance car dans 2 jours c’est la fête nationale australienne et comme on est vendredi soir, il aurait fallut attendre le mardi. C’est quand même extraordinaire de penser que la société de location Apollo nous a donné un véhicule avec un pneu bien usé sur l’intérieur, chose qu’on avait pas vue… et maintenant ils activent notre assurance pour le changer !

Le mécano confirme la nécessité impérative de remplacer le pneu pour notre sécurité … une partie du pneu était déjà usée jusqu’à la bande tissée. Coût : Zéro dollar pour Apollo, société de location !

La gérante est cool , elle est une mine d’infos pour notre futur parcours ! Son point de vue sur les aborigènes est nettement plus nuancé: il faut juste être vigilant à ne pas laisser d’objets de valeur visibles dans les voitures, fermer à clé … bref comme chez nous ! C’est vrai que sur la côte ouest au départ de notre périple, on s’est toujours senti confiant.

A force de discussions, Francis en oublie même le cric ! Quand il s’en rendra compte, le garage sera déjà fermé, mais les propriétaires sympas reviendront le soir même. Pendant ce temps, nous allons voir les différents cratères de mines qui sont autour de la ville: anciennes mines ou mines en cours d’exploitation .

Il est tard (19h15) quand nous quittons Meekatharra. Les gérants du garage à nouveau s’inquiètent de savoir où nous allons dormir, car ils nous mettent en garde contre les kangourous. Nous partons pour 30 min de route pour gagner notre campement repéré: Old Nannine à savoir le quai d’une ancienne voie ferrée datant de la ruée vers l’or au 19° .

Nous roulons doucement, aux aguets, car le nombre de kangourous écrasés est effrayant. J’en verrai un vivant sur le côté mais heureusement il y est sagement resté. Nous nous faisons doubler par les road trains qui roulent très vite. Équipés d’un énorme pare-choc, ils ne doivent même pas sentir le choc en cas de collision avec un animal!

Ouf arrivés , il faut retirer une chaîne pour ouvrir la grille car c’est une zone où il peut y avoir du bétail. Il fait nuit noire, on découvrira le site demain!

J 15 Nannine- Paynesville 240 km

Le jour se lève et autour de notre van, s’étalent quelques reliques de véhicules, un quai qui reliait Nannine à Cue à 65 km, de vieux outils liés à l’activité minière du début du 19°.

Aujourd’hui nous partons à la découverte des vestiges « historiques » liés à la ruée vers l’or …à défaut de chercher l’or.

Cue

Cue, ville de 375 habitants avec un patrimoine de bâtiments bien conservés dont la loge maçonnique: bâtiment construit en 1899 pour accueillir la loge n*22 de la loge de Murchison .


Nous laissons la Highway de côté pour un circuit sur 250 km dans le bush sur piste 4*4.

Walga rock, 2° plus grand monolithe d’Australie avec des peintures rupestres 


Peu de guides touristiques évoquent ce site avec ses peintures aborigènes. Ce monolithe de granit est le 2 °plus gros après celui d’Uluru en Australie : 5 km de diamètre pour 1,5 km de long.

Cet imposant et majestueux monolithe abrite à sa base sur sa partie ouest de magnifiques peintures aborigènes qui s’étendent sur 60m: la plus grande collection australienne avec certaines qui datent de 10000 ans. Pour atteindre ce site, nous avons du emprunter une piste de Dalgaranda pour 4*4 sur 50 km. Le temps est sec, fort heureusement car elle aurait pu être inondée ! Le site est protégé par une chaînette pour tenir les visiteurs à distance de toucher ces peintures.

Nous ressentons une très forte énergie à l’arrivée sur ce site. Il s’en dégage un parfum de sérénité. Émeu, serpents, traces de kangourous, empreintes de mains, autant de motifs qui confirment que cet endroit est spécial et profondément spirituel depuis très longtemps pour les aborigènes .

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Une représentation d’un voilier en ocre blanche attire l’attention et pose de nombreuses questions sachant que la mer est à 325 km.

Dommage que nous ne soyons pas accompagnés d’un aborigène pour comprendre les significations de cet art. Et je n’ai rien trouvé sur le net à ce sujet  de plus précis.

Nous avons prévu de nous rendre à Uluru au centre de l’Australie, site mondialement connu pour son monolithe sacré. Nous nous ferons notre propre idée !

 

Dalgaranga , cratère de météorite

La piste de Mount Farmer se dégrade sur les 35 km qui nous sépare de Dalgaranga! De bonnes ornières et sillons laissés par les récentes pluies , cela secoue pas mal !!! Et nous disparaissons derrière un nuage de poussière rouge !

Première rencontre de notre vie avec un cratère de météorite datant d’environ 3000 ans, certes le plus petit d’Australie avec ses 21 m de diamètre et 5 m de profondeur… découverte fortuitement en 1920 par un aborigène. Impressionnant d’imaginer une boule de feu de fer qui se fragmente en percutant le sol, avec une telle puissance! Mieux vaut ne pas être pris en sandwich ! Une pancarte liste les 18 cratères situés en Australie sur 160 dans le monde. Le plus grand cratère qui se trouve en Australie du sud a quand même un diamètre de 160 km ! Celui de Dalgaranga fait petit avec ses 21 m, mais il a le grand mérite d’être sur notre chemin !


Direction Kalgoorlie, déjà 500 km que nous roulons à travers des paysages défigurés par les profondes entailles réalisées par l’homme pour exploiter les richesses du sous sol : or (2° producteur mondial), fer, uranium, plutonium, opale…

Les aborigènes, comme les chamans mongols condamnent ce non respect de leurs terres ancestrales, certains sites sacrés ont été carrément « sacrifiés »au profit du dieu économique ….

Paynesville n’a rien d’une ville !

Nous traversons la petite ville Mount Magnet, du nom du mont Magnet situé au centre magnétique de l’Outback doré australien : 700 habitants. Nous nous dirigeons à Paynesville.

Paynesville n’est pas une ville , en fait non, juste le nom d’un lieu sans aucune habitation…mais qui marque l’intersection avec une piste qui s’enfonce dans cette immense plaine plate à perte de vue. Nous l’empruntons quelques centaines de mètres pour trouver notre « aire de camping »…pas toujours évident car souvent il n’y a pas moyen de se garer hormis le long de la piste … mais ce soir, parfait, un petit chemin perpendiculaire nous permet de faire étape au cœur du bush en retrait de la route principale … joli emplacement sauvage …

Nous nous réjouissons de pouvoir passer enfin une soirée tranquille …enfin pas pour longtemps , à peine installés pour notre repas face aux lueurs d’un magnifique coucher de soleil que les moustiques arrivent en convois organisés ! Petits mais efficaces nous ne tenons pas longtemps, replis dépités dans notre campervan… grâce aux larges ouvertures on continue à profiter du coucher de soleil mais la brise ne nous atteint malheureusement plus !


Par contre bonne nouvelle,  le thermomètre baisse durant la nuit au point d’avoir besoin de la couette !

En route pour notre prochaine vraie grande ville: Kalgoorlie!

Aujourd’hui, c’est le 26 janvier, l’Australian Day , jour de la fête nationale qui commémore la création de la première colonie britannique sur le continent océanien en 1788. Cette date est actuellement controversée par une partie de la population australienne, particulièrement par les aborigènes menant à d’autres qualifications come “invasion day”. Régulièrement la date d émette fête nationale est questionnée.

Nous démarrons par un bon petit déjeuner en pleine nature, avant que les mouches ne se réveillent…probablement le dernier de ce type car Kalgoorlie est une grosse ville de 30000 habitants.

Grosse étape avec 598 km…fuir les mouches!

Au réveil, traces de passage d’émeu au pied du véhicule

Sandstone, “pas âme qui vive”


A 8h30, à défaut d’essence car la station est fermée, nous faisons le plein d’eau dans un petit parc très mignon, aménagé avec un water parc pour les enfants( jeux d’eau) … très adapté dans ces régions désertiques !

J’en profite pour déambuler dans cette ville très mignonne mais fantomatique avec ses 111 habitants, nombre magique !  … Nous croiserons juste un homme à vélo qui se rend d’un “pâté de maison à un autre”. Tout est complètement fermé … aujourd’hui dimanche 26 janvier, jour de la fête nationale australienne, les habitants sont probablement cloîtrés à l’ombre! Des bâtiments historiques témoignent de ce glorieux passé éphémère pour Sandstone: 1906-1920 , la population est passée de 3000 à 200 fin 1920 et se maintient à 111!


Atmosphère étrange … Même histoire qu’à Big Bell mais destinée différente, grâce au fait que cette ville se trouve sur un axe routier important.  D’ailleurs on y trouve un terrain golf qui doit attirer les touristes en haute saison.

Le dernier encore debout des 4 hôtels construits lors de la ruée vers l’or. Toujours en fonctionnement mais fermé aujourd’hui.

Vieilles épaves de voitures, ancienne station-service


London bridge, à 6 km de Sandstone

C’était un endroit de pique-nique nique apprécié par les locaux. On y venait en carriole avec des chevaux et une des attractions consistait à franchir ce pont naturel en carriole tirée par un cheval, ce qui aujourd’hui nous apparaît ubuesque en regard de la protection de l’environnement.

Plongée vertigineuse dans le temps

Cette arche s’est constituée il y a 350 millions d’années et à cette échelle du temps , notre vie ne représente même pas une fine poussière rouge … et les 20 années de gloire de ces villes traversées comme Meekha, Big Bell, Mount Magnet, Sandstone, Cue et beaucoup d’autres villes fantômes dans les environs pèsent encore moins lourd dans l’histoire de l’humanité … quand on remet tout cela en perspective, on ne peut que relativiser la notion de temps et de ses contingences matérielles!

Remontons le temps géologique en Australie Occidentale

Dans le Western Australia, on peut trouver les tout premiers fragments de la croûte terrestre comme des zircons datés de 4,3 milliards d’années ! Les massifs granitiques constitués de magma cristallisé, quant à eux datent de 3,6 milliards d’années .

Le ciel vu par les aborigènes

Dans cette région très loin de toute pollution de lumière, nous avons l’impression de pouvoir toucher les étoiles! La Voie lactée traverse la voûte céleste comme une rivière en direction du zénith. Le ciel scintille de milliards d’étoiles, tellement dense qu’on peine à reconnaître nos constellations qui ne sont d’ailleurs pas forcément présentes puisque nous sommes dans l’hémisphère sud!

L’Emeu est la forme la plus familière dans le ciel australien. Pour arriver à le distinguer, il faut non seulement relier des étoiles virtuellement entre elles mais aussi intégrer des espaces vides entre étoiles ainsi que des éléments de la Voie lactée. L’astronomie aborigène diffère ainsi de notre tradition grecque qui ne cible que les étoiles.

Petits varans

Petits varans de 50 cm qu’on a croisés assez souvent sur la route ou bas-côté en train de manger une charogne…leur autre petit nom:Bingarra varanus gouldii

Ils sont hyper rapides . L’un d’eux fut à l’origine de la découverte d’un filon d’or par un aborigène qui était en train de le chasser dans son terrier et en grattant, ce dernier a trouvé une pierre de 225 g d’or!

D’ailleurs l’anecdote a eu lieu entre Leinster et Leonora, sur la Goldfields Highway , aujourd’hui un des sites les plus récents de prospection d’or:Thunderbox Gold Mine. La vue sur la mine et surtout la montagne qui en découle est impressionnante avec l’activité des camions .

Les aborigènes sont friands de ce type de gros lézards au goût de poulet- poisson et ils sont très habiles à le capturer pour le manger grillé sur un barbecue.

Pause à Central Hôtel à Leonora

C’est fête aujourd’hui, nous nous autorisons une pause dans un pub- hôtel de l’outback… menu 300 % gras à ne pas abuser si on ne veut pas devenir comme un grand nombre d’australiens que nous croisons ! Des frites servies avec une sauce chili et de la crème , pain aillé au fromage et pizza ! Bien trop copieux, les restes feront notre repas de demain.

La clim du pub nous fait du bien mais elle n’empêche pas les mouches de nous tenir compagnie … on ne va quand même pas enfiler notre chapeau mouchtiquaire à l’intérieur !!!

On discute avec le cuistot qui s’avère être un jeune anglais en voyage pour un an avec son amie. Il a traversé toute l’Australie tout en enchaînant des petits jobs: il nous confirme que les mouches font partie de la vie de l’outback et en cas d’orage, elles deviennent beaucoup plus nombreuses, une vraie nuée ! On aura au moins échappé à cela, ouf!

Remonter le temps à Gwalia, ville fantome 


A côté de Léonora, nous plongeons dans l’histoire de Gwalia, autre ancienne ville minière d’or qui s’est développée durant la ruée vers l’or en 1896 quand 3 prospecteurs découvrent un bon filon d’or. Quelques années à peine plus tard, une mine est ouverte et des centaines d’hommes viennent y travailler. Rapidement, la mine de Gwalia devient la plus profonde d’Australie Occidentale. Son exploitation est très rentable, 1200 personnes habitent la ville en 1910  jusqu’au moment où la chute des cours d
e l’or entraîne la fermeture de la mine en 1963. La population se réduit à 40 habitants en 1964 et tombe progressivement dans l’oubli.

Devenue ville fantôme à partir de 1964, la communauté locale a récemment restauré sommairement les maisons inhabitées. Le libre accès des petits cottages en tôle et bois permet de plonger dans l’ambiance des années 50-60 avant que la population n’abandonne les lieux . Ces vieilles maisons en tôle sont très bien conservées et les objets laissés sur place par les mineurs sont toujours là et semblent attendre leur retour!

Il suffit de pousser la porte de ces maisons sans âme apparente, entrer à l’intérieur et se laisser gagner par l’atmosphère qui y règne…le bruit du parquet qui craque, l’odeur de cambouis dans le garage où on peut mettre y reconnaître une plaque avec le logo Michelin, le bar avec ses bouteilles empilées dans un coin, le piano qui a du contribuer à créer de belles ambiances……de vieilles carcasses de voitures…

 

Les maisons ne sont jamais fermées à clé et les touristes peuvent les visiter comme bon leur semble. Aucune caméra, aucun gardien pour surveiller, nous sommes en Australie, la confiance est de mise.

Déambuler dans le temps …sorte d’arrêt sur images sur l’année de notre naissance 1964 me fascine…pas de nostalgie mais une curiosité, comme je l’avais déjà écrit précédemment, une prise de conscience d’un temps qui passe et emporte avec lui ses souvenirs! Gwalia a connu une gloire éphémère d’une cinquantaine d’années…certes plus longue que les 20 années de  Big Bell.

La mine de Gwalia renaît…

En 1980, avec de nouvelles technologies d’extraction, la mine de Gwalia a repris son exploitation. Elle est devenue une immense mine à ciel ouvert d’une profondeur de 1000 m.

Cette mine est également célèbre dans la région pour avoir accueilli Herbert Hoover en tant que Général manager de la mine , qui deviendra le 31ème président des Etats Unis en 1929.

Ne pas s’attacher aux choses pour rester libre intérieurement.

Kalgoorlie et la grande mine d’or d’Australie

Nous sommes arrivés dans cette ville minière de 30000 habitants…la première grande ville depuis notre départ de Perth,  il y a plus de 2 semaines en ayant parcouru déjà 4000 km …et encore « GRANDE ville », tout est relatif !!!

Nous pensions pouvoir dormir sur l’aire que la ville met gracieusement à disposition pour les touristes en campervan…mais c’est vraiment comique, il s’agit d’un emplacement dans un très joli parc vert aménagé au centre de la ville ….sauf que nous avions oublié que c’est jour de fête,  le parc est noir de monde! Les australiens se retrouvent dans ce parc à Kalgoorlie pour passer la soirée avec musique et barbecue…Nous pouvons oublier ce bon plan et nous tentons tous les campings de la ville, pour trouver une place mais comme il est 18h30, ils sont déjà fermés…heureusement le dernier le plus éloigné n’a pas de barrière et nous pouvons nous installer et nous réglerons le lendemain. Il s’agit d’un camping avec piscine, ce qui nous permettra de nous rafraîchir car il fait super chaud.

Nous y passons le week-end pour attendre lundi matin: nous avons réservé une visite au sein de la mine d’or de Kalgoorlie Le Super Pit.  Le Super Pit  3,8 km de long, 2 km de large et 400 m de profondeur, est la plus grande mine d’or à ciel ouvert d’Australie. Elle est toute proche de Kalgoorlie et semble prête à engloutir la ville. La mine a été construite en regroupant toutes les petites exploitations voisines en une seule grande mine. Depuis 2008, la forte demande Indienne et chinoise en nickel et or a favorisé l’essor de nouvelles compagnies minières à Kalgoorlie. La ville est redevenue l’eldorado qu’elle était il y a un siècle.
Un belvédère près  de l’extrémité de la mine donne un aperçu du gigantisme du lieu. Nous nous rendons pour assister à une explosion. Elles sont programmées et des panneaux d’affichage informent la population et les touristes. En fait, nous pensions entendre un gros «Boum » de dynamite, mais finalement l’explosion se traduit seulement par un panache de fumée…tout est fait pour éviter au maximum les nuisances sonores pour la ville de Kalgoorlie qui se tient quasiment au bord de la mine et tant mieux pour les habitants.

 

Regarder le manège de ces énormes camions miniers remonter du fond de la fosse est fascinant…ils apparaissent si minuscules à côté des voitures ou pelleteuses ! Il  en faut 7 pour extraire l’équivalent en or d’une balle de golf! Quelle énergie à dépenser pour quelques grammes d’or …

Et tout cas pas de problème à Kalgoorlie pour acheter ou vendre des  pépites d’or…

Belle rencontre très sympa avec 2 jeunes français qui sont venus en Australie pour trouver du boulot pour une année. Ils sont courageux à partager leur voiture avec une tente sur le toit et ils vont de ville en ville pour trouver des jobs de récolte de fruits, aide en cuisine et ici travail dans les laboratoires des mines ! Ils sont fascinés par notre voyage et nous par leur ténacité!


C’est eux qui nous conseillent de regarder sur YouTube le film « Wolff Creek », ce que nous faisons le soir même à l’extérieur alors que tout le camping est déjà endormi…sacré fait divers digne d’un film d’horreur….Heureusement qu’on ne l’avait pas vu avant de démarrer le Road Trip car on aurait pu se faire peur ….notamment en arrivant chez l’australien Wazza qui n’avait vu personne depuis 2 mois!!! Il y a quand même 3000 personnes qui disparaissent chaque année en Australie ….

Campagne choc contre l’alcoolisme

 

FIFO: Fly-in Fly-out

FIFO désigne un rythme de travail pour les mineurs en Australie que l’on retrouve  aussi au Canada.

Le personnel  travaille une semaine à raison de 7 jours *12h suivie d’une semaine de repos ou même rythme mais sur 2 semaines ou 3 semaines. Les gens habitent à Perth et la compagnie minière affrète un avion pour transporter ses employés depuis Perth. Le conjoint et les enfants restent à la ville. Ce système est plus souple pour la compagnie minière et revient moins cher que de proposer un mode d’hébergement sédentaire à côté de la mine. Par contre à long terme, ce rythme impacte la santé des employés FIFO, voire sur la durabilité des couples m’explique une australienne dont son mari a fait cela de longues années. À ce mode de travail sont souvent associées des formes d’addiction: alcool, drogue, jeux…au point que chaque employé est testé avant de prendre son poste chaque jour…

Direction le sud vers plus de fraîcheur !

Esperance est située sur à côté sud à 720 km de Perth. Cette ville touristique de 12000 habitants jouit d’un climat méditerranéen…Les températures devraient baisser …La fin de nos 42°!

Attention  à tout ce qu’on peut croiser sur la route!

 

 

 

Attention également à ce qui peut venir du ciel !

 

Les avions des « Flying Doctor » – « les médecins volants » peuvent atterrir sur la piste qui longe la route !

Espérance


L’espoir d’une température plus clémente, l’espoir de ne plus avoir ni mouches ni moustiques !!!

Gagné! Terminés les moustiques ! Plus de mouches! Température en baisse … mais presque trop … on ressort les polaires !! On jongle avec les climats,  ici climat Méditerranéen …. très différent du climat tropical ! Ce matin, pour la première fois depuis notre arrivée en Australie, quelques gouttelettes d’eau et le ciel est bien gris…pas de chance pour apprécier  la couleur cristalline bleue et la couleur extra blanche du sable de Lucky Bay! Cette plage avait été élue plage la plus blanche d’Australie!

Pas d’autre possibilité que de se rendre dans une caravane parc car les rares emplacements en bord de mer sont complets. Et oui, tout s’inverse en Australie Occidentale, nous sommes en période touristique car la météo est beaucoup plus favorable par rapport au nord trop chaud en saison d’été. Cela nous change de rencontrer autant de touristes!
La variété de caravanes ou camping car est impressionnantes ….de la petite caravane pour 4 personnes ….


… aux énormes modèles luxueux…de vraies maisons sur roues!


Grande première, cuisiner sans mouches…et au frais! 


Au vue de ce temps maussade, on en profite pour aller voir le petit centre artistique aborigène d’Esperance. Il est ouvert, profitons-en!


Quelques peintures traditionnelles réalisées par des artistes locaux de l’ethnie Nyungar.

Beaux échanges avec la manager du centre qui nous prodiguent énormément de conseils pour notre retour sur Perth (600km) avec différents points d’intérêts à visiter sur le parcours . Et elle fait également des recherches pour nous aider à trouver un contact pour une visite d’une communauté aborigène sur Alice springs ( Territoires du Nord). A voir si cela aboutira car ce n’est pas facile d’entrer en contact avec les aborigènes.

Nous sommes toujours très agréablement surpris par cette chaleur et disponibilité dont les australiens font preuve pour nous aider. Alors que cela ne relève même pas de leur job ! Ils sont super accueillants, à l’aise et très vite familiers!

Le parc national de Cap Le Grand

Il est situé à 45 min au sud-ouest d’Esperance. Il regroupe plusieurs très belles plages sauvages de très beau sable blanc, certaines avec des amas de rochers et au centre du parc se dresse Frenchman peak et son arche, un des affleurements rocheux du parc.

A l’arrivée voici comment Lucky Bay nous surprend et pourtant il y a beaucoup de nuages mais son sable hyper blanc et ses eaux cristallines renvoient malgré tout une belle couleur … quelques heures plus tard avec le soleil !

On ne s’est pas baigné … Nous faisons les difficiles après les eaux très chaudes des Philippines et Indonésie ! Et nous venons d’apprendre que 2 personnes se sont fait dévorées par un requin blanc il y a à peine 4 semaines…et en prime des petites méduses échouées sur le sable … nous profitons plutôt avec nos yeux par une belle balade sur cette longue plage magnifique ! Effectivement la plus blanche que nous n’ayons jamais vue.  Le sable « croustille » sous nos pieds nus, comme s’il y avait une fine couche de sel, un peu comme sur de la neige finement gelée.

En Australie sur de nombreuses plages,  il est autorisé de rouler en 4*4. Cela peut paraître surprenant par rapport à la protection de l’environnement. Les dunes sont néanmoins protégées. Peut être est-ce en raison d’un grand nombres de plages que des accès 4*4 sont possibles sur certaines? Autre idée, permettre aux pêcheurs australiens de véhiculer leur matériel?   Nous nous garons donc sur la plage, plutôt pratique pour cuisiner et prendre son repas face à la mer!

 

Coomalbidgup:Notre dernier campement proche de la mer à 60 km d’Esperance

J17 Esperance – Merredin 602 km en direction de Perth

Suite à notre visite de la visite de la galerie aborigène d’Esperance, la gérante nous avait gentiment envoyé un mail avec une proposition d’itinéraire pour rentrer à Perth en nous indiquant différents points touristiques.Top car nousn’avons pas de guide de cette région et ni connection internet!
Le paysage change vraiment, après avoir traversé des espaces de lacs salés asséchés, nous sommes entourés d’immenses parcelles de céréales.

L’art  au cœur des champs

A Ravensthorpe, l’artiste Amok Island a peint sur les silos la flore et la faune de la région.

 

Gros tracteurs ingénieux

Dans les années 70-80, les surfaces de bush à défricher sont de plus en plus vastes. Les agriculteurs locaux ont fait preuve de créativité en assemblant des modules de gros engins pour concevoir des énormes tracteurs adaptés à leurs besoins.

Wave rock, une vague dans les terres

Wave rock est situé près de lacpetite ville de Hyden, à 340 km à l’est de Perth.Ce rocher tire son nom du fait qu’il ressemble à une vague géante de l’océan sur le point de se briser. Le Wave Rock est composé de granite et mesure 15 mètres de haut et 110 mètres de long environ. Sa forme résulte d’une lente érosion du granit par les vents et les eaux.

Clôture anti-lapins de 3000 km

Cette barrière de bois et de grillage coupait en deux l’État d’Australie occidentale, du nord au sud. Elle était la plus longue du genre dans le monde quand elle fut achevée en 1907. On l’a dénommée No. 1 Rabbit Proof Fence. Elle avait été construite pour contrer l’invasion des lapins. Ils avaient été  introduits par les colons dans les années 1860-1870 pour leur chair mais leur prolifération s’est révélée rapidement exponentielle et impacte l’environnement: 10 lapins mangent autant d’herbe qu’un seul mouton! Malheureusement cette « Rabbit Proof Fence » ne parvient pas à endiguer le problème. Aujourd’hui, la population de lapins est estimée à 200 millions d’individus et l’usage de virus immuno-contraceptifs sont utilisés. Nous en avons effectivement croisés très souvent dans cette région .

Boîte aux lettres originale !

Au début des pistes qui s’enfilent dans le bush, il y a généralement une boîte aux lettres qui indiquent la présence d’une habitation à quelques km de la route principale.

 

Des moutons à perte de vue

 

Fêtons la fin du bush  ( 😢) et la fin des mouches (😄)

Dernière nuit de camping sur le parking ombragé du pub Greenhills Inn qui met à disposition toilettes et douches pour 10 dollars. Atmosphère sympa dans ce pub rural, le seul à la ronde au milieu de ces immenses champs céréaliers! Greenhills ne regroupe que quelques maisons, les fermes sont éparpillées aux alentours.

Repas bien australien !

Nous passerons la nuit seuls sur le parking et vue dégagée pour le petit déjeuner !

La température a bien baissé cette nuit…après toutes ces nuits très chaudes plus au nord!

 

Vieille ville de York

Petite ville touristique de 20000 habitants créée  en 1831  qui q encore de nombreux anciens bâtiments.


Mairie de York

Fin de notre Road Trip…retour à Perth

Nous retrouvons des paysages très verdoyants, des vignes …Nous galèrons  à trouver un système de nettoyage avec karcher pour nettoyer l’extérieur du campervan…Il faut absolument qu’on le rende propre pour ne pas être pénalisés et il en a bien besoin! Bonne partie de rigolades !

Beau Road Trip de 6150 km en 18 jours …nous avons été charmés par ces paysages grandioses désertiques…un peu moins par la présence de ces fameuses mouches! Ce fut une sacrée expérience et elles feront partie de nos souvenirs de l’Ouest australien!

 

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3 Comments

  • Astrid
    Posted 12 mars 2020

    Oh !Joli parcours de votre voyage que vous avez fait là .
    Alors que nous nous nous empêtrons de plus en plus dans la crise du Coronavirus !!
    Profitez bien encore tous vos quotidiens car tout est éphémère comme vous le constatez si bien !
    Malgré cela tout est magnifique ! Je vous embrasse tous les deux . M
    Merci de me permettre ces moments d’évasion du quotidien u peu répétitif !
    Astrid

  • yolande trinite
    Posted 13 mars 2020

    Coucou vous deux 🙂 merci pour cette nouvelle page de dépaysement , d’Histoire et de rêves mêlés…sans compter les anecdotes que je goûte chaque fois avec gourmandise! Au vu de la date de ce trip vous devez être déjà en Polynésie à l’heure actuelle, voire plus loin, J’espère que vous ne serez pas impactés à votre entrée et/ou séjour aux States! Mais je pense que vous vous tenez au courant de l’évolution de la situation covid-19 sur les sites gouvernementaux.
    Je vous embrasse fort et attend de vos nouvelles
    Pour ce qui me concerne je n’ai plus que votre blog pour communiquer car mon smartphone ne n’admet plus Watsapp; par contre celui d’André oui et il a aussi unb profil Facebook
    gros bisous
    Yo

    • Lourdes
      Posted 17 mars 2020

      Hola,
      Es un viaje fantástico que nos hace conocer las maravillas del mundo desde nuestro  » punto de confort » es lo que nos perdemos cada por no salir de nuestro mundo ideal. Gracias a ustedes sabemos más de la cultura y medios de vida que no se ubican fácilmente en un libro. Felicitaciones!

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