San José, port d’embarquement pour l’île de Coron

Nous sommes arrivés à San José la veille vers 20h30, après 2h de bus depuis Siblayan. Le chauffeur était un vrai fou du volant, à fond sur les routes nocturnes sinueuses entre Sablayan et San José. Nous avons d’ailleurs faillit renverser une moto.

Francis a eu le temps de passer chez le coiffeur dans la zone du marché pour 50 pesos (1€)… coupe très soignée et précise ! La plus réussie depuis notre départ !

Petit déjeuner sous forme de buffet … nous nous réjouissons car nous n’avons rien mangé hier soir…mais malheureusement petit dej à 100% Philippin: poisson, poulet, riz à l’ail, porridge à l’ail, omelette, gâteau de semoule et une sorte de pain très sucré! Pas top, l’haleine aillée au petit matin!

Les Aristochats continuent leur vadrouille

8h15, nous prenons les transports locaux pour nous rendre au port de San José. Géniaux ces habal – habal … une simple moto habillée d’un side-car conçue à façon…. nos 2 gros sacs sur le toit, les valises de notre fils à l’arrière dans un espace dédié et avec Francis , nous nous serrons dans la partie « side car » assis au ras du sol… pas top pour Francis avec chaque nid de poule qui lui rappelle son dos!


Notre fils assis en amazone derrière le chauffeur … Ces engins peuvent transporter facilement jusqu’à 8 personnes, 3 voire 4 avec un enfant assis collés sur la moto, 2 +2 enfants dans la cabine, 2 dans le porte-bagages à l’arrière et 2 sur le toit… j’en ai vus ! Incroyable !

Le déboire des tickets, patience mise à l’épreuve!

Nous avons eu la présence d’esprit de faire imprimer nos réservations pour le ferry faites sur le net. Avec notre Habal Habal, nous étions contents d’être arrivés à bon port, au pied du bateau avec ces fameux papiers… mais finalement impossible d’embarquer sans les vrais tickets …

Retour à l’entrée du port à un guichet de la compagnie où nous retrouvons notre jeune couple suisse avec qui nous avons partagé la virée sur Aporeef … grosse déconvenue pour eux , ils n’ont pas réservé de place et le ferry est complet … ils doivent patienter pour savoir s’il y aura encore un recoin en fond de cale pour eux et d’autres philippins qui attendent également…Pas de bol, car le prochain ferry est seulement dans 4 jours et San José n’est vraiment pas la ville de rêve pour farnienter et passer Noël !
Nous échangeons nos papiers contre de vrais tickets et repartons avec nos 3 précieux sésames pour cette fois-ci apprendre qu’il est nécessaire de régler 20 pesos / personne (0,35€) pour quelle raison? Mystère! Toujours assis dans notre Habal Habal, nous errons à la recherche de ce deuxième guichet sur le port. Nous finissons par le trouver, notre chauffeur commençait à s’impatienter !

Élasticité des horaires Philippins

Nous embarquons ! Nous croyons être en retard … mais pas aux Philippines . Il est déjà 9h15 quand nous empruntons la passerelle pour accéder à notre ferry censé partir à 9h!

Contrôle de nos billets qui s’avèrent incomplets ! Ils ne comportent aucun numéro de siège ou banquette-lit ! Donc pour l’instant aucune place ne peut nous être attribuée!  Nous découvrons à notre grande surprise sur le pont des rangées de lits superposés et quelques rares bancs pour s’asseoir. L’avantage est que l’air circule bien, la zone est ouverte et des bâches peuvent être déroulées en cas de gros temps. En attendant, Francis squatte un lit libre pour reposer son dos et nous faisons de même au pont inférieur.


Des vendeuses avec leur panier remplis d’arachides, graines de tournesol, gâteaux, œufs durs, chips… déambulent entre les lits et chacun se ravitaille. Le trajet devrait durer 6 heures.


Avec notre fils, nous découvrons une sorte de pâte compacte à base de riz gluant relativement insipide mais nourrissant … certainement l’unique objectif … 10 pesos (0,20€) pour un chapelet de 4 pièces roulées dans une feuille de bananier cuites à la vapeur! Elles ont le mérite d’avoir un emballage 100% écologique !


Beaucoup de familles sont installées. Les enfants devant des vidéos sur le téléphone ou à 4 pattes à jouer par terre avec des petites voitures… une maman allaite discrètement son bébé pendant qu’une jeune fille gratouille son yukulélé !


Le personnel du ferry finit par me dégoter un lit et notre fils en a aussi trouvé un inoccupé. J’ai le numéro 68! Super, à l’arrière, au vent !

Voici déjà une heure que le bateau aurait du lever l’ancre, quand un flot ininterrompu de passagers sortis de nulle part, arrivent à la queue leu leu sur la jetée  … Pourtant tout est complet! Ils doivent être descendus d’un bateau des environs… finalement ils montent dans le bateau voisin… ouf car aux Philippines, les accidents de ferry sont fréquents entre un mauvais entretien du matériel et la surcharge ! Suivent nos deux jeunes suisses et quelques autres occidentaux laissés sur le carreau… Génial, ils pourront fêter Noël sur l’île de Coron ! Ils feront le trajet assis au sol mais heureux d’être là.


Puis c’est au tour des marchandises de monter à bord…réfrigérateurs, salon en rotin, sacs de légumes, cartons au contenu mystérieux, tout cela sous l’œil vigilant de l’armée.

Un cortège de motos ferme la bal! 10h30, le capitaine donne l’ordre de relever la passerelle!  Seulement 1h30 de retard.

5-6h de voyage en perspective avec à priori un temps calme en vue sans vagues !  Francis a finalement  négocié sa place avec une passagère qui veut bien rester sur une chaise, parfait !

Le voyage dans le voyage !

Probablement que le plus grand changement dans notre façon de concevoir le voyage,  est de considérer ces déplacements à l’intérieur du pays comme faisant partie intégrale du voyage… ne pas focaliser que sur la destination mais profiter du temps qui y mène. Ces moments sont toujours sources de découvertes… une immersion dans le rythme de vie locale … ce que ne permet absolument pas l’avion! Même si parfois, cela bouscule nos schémas de pensées et d’organisation, met à rude épreuve notre patience, le voyage invite au lâcher-prise, quelqu’il soit!


J’en viens vraiment à savourer cette traversée, confortablement installée sur un lit, avec une douce brise marine, musique dans les oreilles avec les écouteurs pour couvrir partiellement le ronronnement du moteur et vue sur les îles montagneuses… la pause idéale pour écrire ! Ou dormir comme mes voisins de chambre philippins! Et oui, nous sommes tous éparpillés sur le bateau, nous nous retrouverons à l’arrivée. 

Midi, annonce générale pour « passer à table ». Mon « colocataire » m’explique qu’un repas est inclus dans le prix du ticket (1800 pesos =32€). Les Philippins sont organisés; nous faisons la queue pour une assiette en rotin emballée dans un sachet plastique, remplie de riz et poulet en sauce avec pommes de terre… pas d’option végétarien! Pour nous, ce sera assiette de riz blanc, certes un peu sec!



Les Philippins sont incroyables, à peine sur leur couchette, ils s’endorment. A l’annonce faite par haut-parleur, ils se réveillent, mangent et rejoignent aussitôt les bras de Morphée! Pas de lecture, pas de téléphone… pas de réseau !

Accueil royal à Coron

Finalement, nous entrons dans la baie de Coron par un magnifique soleil couchant, royal comme accueil ! Tout les passagers sont sur le pont pour admirer les couleurs flamboyantes du ciel … je me dis que je vais pouvoir réaliser un album collection des couchers de soleil de notre tour du monde, tellement ils sont nombreux et variés !


Au port de Coron, nous retrouvons nos fameux tricycles, de conception légèrement différente de ceux de l’île de Mindoro. Nous nous faisons déposés avec nos gros bagages à l’hôtel Kokosnuss.

 

Concert quotidien de coqs et chiens !

Nous découvrons que la hôtel Kokosnuss est un hôtel construit par un allemand il y a certainement au moins 25 ans. Nous avions déjà tellement eu de mal à réserver 3 chambres dans cette période de Noël que nous étions contents d’avoir trouvé quelque chose ! C’est curieux,  car la déco à certains endroits nous rappelle Europa Park avec ses inclusions en moulage de serpent par exemple dans les murs, un mélange de déco balinaise et philippine, des drapeaux européens en nombre supérieur aux drapeaux philippins et le plus étonnant reste la carte du monde murale centrée sur l’Europe …avec les noms des pays écrits en allemand et le comble un agrandissement de l’Europe au lieu d’un agrandissement des Philippines…un côté colon en somme !
Les chambres sont confortables, à la déco un peu kitsch mais unique ! La piscine est sympa et le jardin est agrémenté de jolies fleurs et beaux arbres.

 


Pas de bol,  mais  nos chambres doivent se trouver derrière une ferme avec quelques coqs qui se déchaînent dès l’aube! D’un sommeil plutôt profond habituellement, ils arrivent à me réveiller ! Même les boules quies ne nous en préservent pas ! Je n’avais jamais mesuré  à quel point leurs cris peuvent être  stridents !! Les aboiements des chiens quand à eux, ressemblent davantage à des règlements de compte et oscillent entre les aboiements féroces de la meute qui attaque et les couinements de douleur des blessés … L’horaire diffère, plutôt en soirée ou nuit !  
Nous y survivrons!

Le plus important est de pouvoir se retrouver et tout cela n’a pas de prix et  nous pardonnerons aux coqs !!!

 

 

 

 

   Envoyer l'article en PDF   

2 Comments

  • Rose Huguette
    Posted 5 février 2020

    Ah le petit déjeuner aillé… Dur dur… Fou rire… Bisous

    • @dmin
      Posted 15 février 2020

      Et oui l’ail , bon pour la santé mais quand à en manger au petit dej ….déjà en Chine, à la ferme, ils mangeaient des gousses crues ! Bisous

Leave a comment