Nous avons adoré découvrir le Tibet. Même si cela a du se faire avec un guide, nous n’avions pas le choix.

Nous avions imaginé le Tibet comme une région autonome du Tibet avec des routes, habitations plus rustiques. En fait l’infrastructure routière a énormément évolué ces dernières années. Depuis que la Chine a souhaité développé le tourisme au Tibet, tous les moyens ont été mis en oeuvre pour que cela soit effectif. Et quand la Chine décide quelque chose, c’est un véritable rouleau compresseur qui avance. Nous avons pu le constater au fil d enos discussions avec déshabituants de Pékin, par exemple.

A Lhassa, la ville s’est agrandie considérablement par l’afflux de chinois venus y habiter. Les salaires sont nettement plus interessants, le gouvernement octroie une prime à tous les fonctionnaires chinois qui acceptent de venir s’installer. Nous avons rencontré une jeune infirmière chinoise qui travaille à Lhassa pour une année (Il s’agissait du couple qui nous avait pris en photo devant le Potala la nuit) . Elle nous a expliqué qu’ainsi elle progresserait plus vite au niveau professionnel. La ville est en plein boum de construction de barres d’immeubles, comme sait si bien le faire la Chine. Beaucoup de magasins sont tenus par les chinois. Il y a même un projet de grand centre commercial avec des marques de luxe comme  Dior, Vuitton…tout cela à 2 pas du coeur spirituel du bouddhisme, le monastère Jokhang.

Toute une économie chinoise se met en place. Mais il ne faut pas perdre de vue que le gouvernement chinois permet à des tibétains d’habiter dans de meilleures conditions en leur offrant une maison gratuitement. Comme je l’ai déjà mentionné, beaucoup de nomades se retrouvent sédentarisés et comme nous l’expliquera un guide népalais, les nomades habitués à vivre en tente, se retrouvent dans une maison mais n’utilisent pas la salle d’eau ! Notre guide tibétain nous fait remarquer que les occidentaux ont tendance à rêver d’unTibet vieux de plus 70 ans, le Tibet des années 50 au moment de la fuite du Dalaï-lama.  Et pour lui, le Tibet ne se résume pas au bouddhisme, il faut aussi prendre en compte la culture, la vie quotidienne. Il explique que sa maman était issu d’une famille noble, et qu’au moment de l’invasion de la Chine, il y avait 40 esclaves issus des villages environnant chez son grand-père. Le système maoïste a mis fin au système féodal et il considère cela comme beaucoup plus juste. Les chinois ont mis en place des écoles, mais le chinois devient la langue d’enseignement pour les enfants tibétains.  Même si on peut pressentir notre guide tibétain comme pro-chinois, ses paroles ne nous laissent pas indifférente…elles nous ouvrent une nouvelle perspective de réflexion. Aimerions-nous vivre dans la France des années 50 avec son confort relatif ? Son système scolaire élitiste?

A contrario, quand nous apprenons que les monastères sont de plus en plus dirigés par des fonctionnaires chinois au détriment des lamas…Nous ne pouvons qu’être dubitatifs quant à l’avenir de l’indépendance du bouddhisme ….

 

 

 

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