L’école dans les villages démunis
Avec l’ONG A3E (Amis de l’Environnement et de l’Enfant Epanoui), nous sommes allés nous rendre compte dans plusieurs villages au nord de Kara des actions menées par cette ONG, supportée par l’association Terradialoog .
A chaque fois, nous avons été accueillis par le chef de village, les enseignants, les représentants des parents d’élèves, les chants et danses des élèves, à l’ombre de l’arbre à palabres.
Nous avons pu constater comment la communauté éducative fonctionnait vraiment de pair avec l’ensemble des villageois. Dans ces villages très démunis, il n’y a ni électricité et pour beaucoup un accès à l’eau potable inexistant. Les parents sont très solidaires et ce sont eux qui entretiennent l’école quand celle construite uniquement de poteaux en bois et d’un toit en paille (Apatam) est emportée par la pluie! Tous les acteurs des villages ont vraiment conscience que l’éducation scolaire permettra à leurs enfants de devenir des adultes plus autonomes.
La plupart de ces parents dans ces villages vit d’agriculture, de quoi survivre dans un milieu assez hostile (désertification en progression). C’est au jour le jour ou presque que le temps avance, en fonction de la pluie, des récoltes de la saison sèche et de leur foi qui s’affiche sur tous leurs regards.
La plupart ne parle pas français et ont très peu fréquenté l’école. Et les mamans ne sont pas allées longtemps à l’école pour beaucoup d’entre elles.
Le système scolaire est semblable à celui de l’école publique à Lomé.
Les effectifs n’ont rien de comparable: environ 25 à 30 élèves par classe .Par contre, les moyens sont encore plus réduits: un livre de lecture pour 2 que les élèves se partagent, des fournitures très sommaires en mauvais état, aucun matériel didactique.
On rencontre également souvent des enseignants non formés, dits « volontaires » qui sont quasiment pas rémunérés (25€/ mois en moyenne). La fréquentation des élèves n’est pas régulière: absentéisme en raison de maux fréquents de ventre (problème lié à la qualité de l’eau). Quand il n’existe pas de cantine scolaire, les enfants rentrent à la maison et souvent ne reviennent pas l’après-midi.Pour la plupart, il n’y a pas de repas à midi, faute de moyens. Du coup, les élèves fatigués ne reviennent pas en classe. Dans les villages où la cantine a été mise en place par l’ONG A3E, le repas est fourni gratuitement. C’est le jardin scolaire entretenu par les élèves eux-même (fait partie des programmes d’enseignement togolais) et le champ scolaire (géré par les parents) qui permet d’alimenter la cantine. Et ce sont les mamans bénévoles qui s’organisent pour faire les repas à tour de rôle. Ceci incite bien sur les parents à scolariser leurs enfants toute la journée, et les enfants rassasiés deviennent bien entendu beaucoup plus réceptifs aux apprentissages!
Quelques prix indicatifs
- cahier 0,15€
- set de géométrie 0,61€ (souvent règle et équerre cassées rapidement car plastique fragile!)
- manuel de lecture: 2,30€
- crayon de papier : 0,15 €
- bic: 0,15 €
- ardoise: 0,15€
- crayons de couleurs: 0,61€ (je n’ai vu aucun élève qui en avait!)
- uniforme d’occasion: 3€
TOTAL: environ 7€ pour équiper un élève à la rentrée
Au Togo, on ne vit pas, on est !
Expression togolaise