J’ai poussé la porte d’une école publique au bout de la rue ..

Il s’agit d’une école située dans un quartier défavorisé de Lomé. Le gouvernement a supprimé les frais d’écolage mais aucun moyen supplémentaire n’a été alloué pour faire face à l’augmentation des élèves scolarisés. Les effectifs des classes à Lomé peuvent varier de 50 à 100 élèves !

Au Togo, les élèves portent un uniforme beige en école publique. Chaque enfant a un sac contenant généralement une ardoise, une craie, une éponge un cahier, un stylo ou crayon de papier, une équerre, règle. Mais très souvent, le matériel est ébréché, de récupération, voire inexistant, ce qui complique , bien évidemment le travail !

 

 

L’école togolaise inclut depuis peu de temps une école maternelle, mais faute de moyens, elle n’est pas mise en place partout. Les élèves démarrent l’école primaire à 5 ans: il n’y a pas de grande section au Togo, mais 2 classes de CP1 et CP2. Fin CM2, les élèves doivent passer un examen obligatoire le CEPD (Certificat d’Etudes du Premier Degré) .

J’ai pu passer une matinée en classe de CM1 et une autre en classe de CP1. Je suis impressionnée par le manque de moyens criant au sein des classes: pas de manuels, pas de photocopies: le maître doit recopier dans chaque cahier le texte des exercices …alors en CP, quand il y a plus de 100 élèves, cela relève de l’exploit.Les enseignants  passent leur week-end à corriger 65 cahiers d’élèves de CM2 !

 

 

115 éléves en classe de CP1

La directrice m’a également invitée à aller me rendre compte d’une classe avec 115 éléves …Quand la maîtresse a su que j’étais également enseignante, elle m’a alors donnée sa craie pour que je poursuivre les révisons: c’était à propos de dizaines et unités. Le principe est simple, forcer sa voix pour que les élèves assis au fond de la classe puissent entendre, dessiner en assez gros au tableau l’exercice pour que ceux du fond puissent voir…et le contrôle de la compréhension se fait par le lever de l’ardoise…c’est ubuesque de se retrouver face à 115 élèves âgés de 5 à 6 ans, se rendre compte en se déplaçant dans les rangs que certains ne comprenaient « manifestement « rien à la consigne et se sentir totalement impuissante pour imaginer un accompagnement individuel ….

 

Un grand bravo à tous ces enseignants, de bonne volonté, convaincus que l’éducation scolaire est capitale pour permettre à ces enfants de se sortir de leur condition sociale extrêmement défavorisée. Ils m’ont aussi expliqué que parfois ; ils donnaient une pièce de 25 Francs CFA (4 ct €) à certains enfants qui n’avaient rien à manger; cel leur permettait de s’acheter un petit sachet de bouillie lors de la récréation.

 

 

 

Traditionnel chant après le lever du drapeau 

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