Australie Occidentale
Road trip en van, le mythe australien par excellence
Le Road trip australien correspond à un mode de vie fortement ancré dans le culture australienne au même titre que les barbecues ou le peanut butter( pâte à tartiner à l’arachide)! Pour découvrir leur pays, les australiens n’ont pas vraiment le choix! Il n’y a pas des hôtels dans tous les recoins de ce vaste pays! Et autant avoir un 4*4 pour faire face aux pluies qui rendent vite les routes inondables ou difficilement praticables quand elles ne sont pas goudronnées. Ici, on les appelle les « dirty Road ».
Notre rêve australien: Parcourir des kilomètres sur des routes infiniment droites, faire voler la poussière rouge sur les pistes, rouler avec l’Océan Indien à perte de vue sur notre gauche, les dunes puis le bush à notre droite, croiser les panneaux qui annoncent des passages de kangourous, d’émeus, de lézards…
Notre carrosse pour 18 jours
Nous avons opté pour un « campervan » 4*4, une sorte de mini camping-car qui est censé « passer » presque partout. Nous allons quitter Perth en nous dirigeant vers le nord ouest de l’Australie puis nous bifurquerons à l’est pour revenir à notre point de départ. A voir jusqu’où nous pourrons aller car c’est la saison des pluies vers le nord, il y a déjà un typhon qui va arriver et c’est possible que certaines routes soient coupées et de ce fait peut-être serons nous amenés à revoir notre itinéraire.
Prise en main du campervan
Nous avons loué chez Apollo notre véhicule et il y a beaucoup de touristes ce lundi matin, nous sommes encore en période de vacances scolaires. Il faudra 2 h de formalités administratives avant de pouvoir démarrer! Le loueur nous demande de regarder plusieurs vidéos qui rappellent les règles de conduite…Au fait, on roule à gauche ici! Puis une autre vidéo qui explique le fonctionnement du carrosse, comment utiliser le mode 4*4, monter le toit, changer une roue…présentation suivie d’une case à cocher pour confirmer qu’on est d’accord avec tout ! Ça ne vaut quand même pas des explications en interaction avec une personne ! Quelques photos pour l’état des lieux. Et c’est parti!
Avec Apollo, nous voila prêts à atteindre la lune…à nous la liberté itinérante, nouveau mode de voyage dans notre tour du monde !
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Nouvelle expérience en vue ! Première action, faire les courses au supermarché à Perth car plus nous allons nous éloigner de Perth, plus les prix des denrées alimentaires grimperont! Ensuite ranger toute la marchandise dans les placards et constater que le frigo, sorte de grosse glacière branchée sur une 2° batterie n’est pas très gros! Il fait tellement chaud qu’il faut aussi pouvoir y mettre au moins une bouteille d’eau si on ne veut pas boire de l’eau chaude en permanence!
Notre maison sur le dos…
Un lit qui se déplie et coulisse, un évier, un frigo-glacière, des placards de rangement, un butagaz à l’extérieur pour cuisiner, une réserve de 2 jerricans d’essence et de 2 bidons d’eau. Un câble électrique pour s’alimenter en électricité, pratique pour recharger nos appareils électroniques , un tuyau d’arrosage pour remplir nos réserves d’eau et une pelle en cas d’ensablement! Draps, couette torchon et vaisselle sont fournis.
Itineraire de notre PREMIERE semaine: Perth – Carnarvon dans le nord-ouest
INDIAN Océan Drive
Depuis Perth, nous empruntons la route « Indian Ocean Drive » qui longe la Coral Coast où s’enchaînent d’immenses plages de sable blanc et qui remonte jusqu’à Exmouth, pointe située au nord ouest de l’Australie. Nous traversons de belles forêts et certaines ont malheureusement récemment brûlé. Les feux de brousse sont de plus en plus fréquents et liés au réchauffement climatique généré par les activités humaines. En Australie le courant des climatosceptiques est important …autant dire que le drame de tous ces incendies de fin 2019 à l’est du pays est devenu très politique.
Sur les routes, nous verrons très souvent ce panneau indiquant le risque d’incendies .
J1 Perth – Lancelin 311km
Premier pique-nique sur la plage au bord de l’océan aux superbes teintes bleutées.
Cervantes marque l’entrée de la Coral Coast. Dunes de Lancelin au loin. Nous ne croisons pratiquement personne sauf des énormes camions « Road Train » les « trains de la route » qui sont des camions tractant généralement 3 remorques voire 4 !
Puis nous visitons le parc national des Pinacles au soleil couchant. Il ne fait pas très chaud car c’est très venté!
Nuit à Tuarts Réserve pres de Lancelin, une aire de camping gratuite pour un arrêt d’une nuit: sans eau, ni électricité, ni toilettes …nous sommes 3 véhicules et 3 tentes. Nous ne faisons pas la vaisselle car il est interdit de jeter de l’eau au sol pour éviter que la maladie phytophthora diebac ne se transmette par la terre souillée d’eau.
J2 Lancelin – Lucky bay au sud de Kalbarri 440 km
Lake Thetis et ses stromalithes
Les stromalithes sont des structures calcaires construites par des bactéries à croissance très lente: 0,3 mm par an. Elles sont très rares sur Terre. Les stromalithes morts sont les plus anciennes roches fossiles des premiers organismes vivants sur Terre, datant de 3,5 milliards d’années. Les stromatolithes ont sans doute contribué à créer notre atmosphère riche en dioxygene et la couche d’ozone qui ont permis le développement d’une vie terrestre et océanique plus complexe. Pas évident de saisir cela au premier coup d’œil, heureusement qu’il y a des explications!
Cervantes 666 habitants
Cervantes met à disposition des blocs sanitaires en bord de mer; c’est gratuit et top au nouveau propreté! Vive l’Australie! Nous pouvons ainsi prendre une douche et faire notre vaisselle de la veille!
Points de vue sur l’océan aux couleurs limpides en dégradés de bleus et turquoises….Toujours très venté, le paradis des surfers ou kyters!
1° anecdote … impossible de faire le plein!
Premier arrêt depuis notre départ dans une station-service pour faire le plein à Jurian Bay …on essaie toutes les clés du trousseau … rien à faire, pas moyen d’ouvrir le réservoir ! Assistance Apollo … Efficaces, ils nous dirigent vers un petit garage local à Geraldton. Un géant australien nous sauve en fracturant le verrou en 3 secondes à la tenaille!
Pause dans la petite ville de Geraldon
Nous faisons enfin le plein et remplissons nos 2 jerricans d’essence. En Australie et particulièrement dans cette partie occidentale, les pompes à essence deviennent de plus en plus rares au fur et à mesure qu’on se dirige vers le nord et ce sera pire en allant à l’intérieur du bush….nous pouvons être amenés à parcourir 400 km sans rencontrer aucune pompe. Donc prudence obligatoire, toujours avoir au moins 40 litres de gasoil de réserve ….La société de location nous avait déjà rempli nos 2 autres jerricans d’eau que nous avons complétés par l’achat de bidons d’eau . Avec la réserve d’eau sous l’évier pour la vaisselle, nous disposons d’au moins 100 litres d’eau…de quoi survivre en plein désert si on tombe en panne ! Et en Australie, cela fait partie des précautions de base, disposer d’eau en quantité suffisante en cas de problème technique …Oui, nous n’avons pas envie de finir desséchés au cœur du désert!
2 ° anecdote…enlisés dans le sable
Super, nous avons trouvé un bel emplacement pour la nuit à venir…à Lucky bay… au milieu des dunes … pas possible de s’installer sur la plage car l’accès n’est réservé qu’aux véhicules équipés de toilettes .Mais nous profitons quand même du bruit du ressac des vagues car al mer est très proche.
Pas moyen de repartir le lendemain, nous sommes enlisés ! Nous testons la pelle à sable et la planche en bois…Francis par précaution avait emprunté à notre ami Gamel une planche en bois pour « au cas où »..Ouf, nous réussirons à repartir après un certains nombre d’essais! Un bon premier baptême pour les novices en 4*4 que nous sommes!
Nous allons découvrir la plage, le cadre est magnifique et nous nous baladons pendant 2 h sur cette plage de sable blanc qui s’étale à perte de vue …quelques vans dans le lointain..— avec des pêcheurs australiens éparpillés sur le bord de mer pour pêcher.
J’ai envie de grimper sur les dunes pour prendre de la hauteur … mais je me brûle les pieds tellement le sable est chaud …C’est impressionnant, il n’est pourtant que 10h et la température doit être de 35 degrés. Mais le sable accumule toute la chaleur des jours précédents !
J3 Pink lake et routes côtières du parc de Kalbarri : 50 km
En prenant la direction de Kalbarri, à l’entrée du petit village de Port Gregory se dresse un lac: le Pink Lake …Lac rose. La coloration provient d’une algue microscopique qui évolue dans des eaux à haute teneur en sel et qui produit de la bêta-carotène pour y survivre. Il existe plusieurs lacs salés en Australie de ce genre; auparavant la mer était bien plus haute et recouvrait ces plaines aujourd’hui désertiques. La mer en se retirant a laissé ces lacs à haute teneur en sel.
Le long des côtes, sentiers hyper aménagés pour protéger l’environnement.`Nous croisons un petit groupe d’invités venus célébrer un mariage sous un des abris face à la mer…très romantique !
Vue imprenable pour manger !
Petits bonheurs simples: se garer à la plage Red Bluff et savourer les tortellinis face au soleil couchant …
Danger la nuit avec les kangourous
Un jeune australien nous recommande fortement de ne pas conduire la nuit car avec les kangourous, le risque d’accidents est bien trop élevé . C’est ce qui lui est justement arrivé la veille, la première fois en 35 ans et le pare-buffle de son 4*4 n’a pas évité la casse de l’avant du véhicule !
Il explique comment il faut se méfier des kangourous sur les bords des routes, car généralement ils sautent sur la voiture ! Il est 19h, la lumière commence à baisser. Nous avons 20 km à parcourir pour nous rendre à un des rares campings du coin …Du coup, même si le panneau annonce une limite de vitesse à 110 km/h, Francis est aux aguets, le pied sur le frein au cas où un kangourou surgirait du bush !
Mais pas de chance, le camping est fermé en saison été ( novembre- mars). Vive l’application Wiki camp qui nous permet de localiser un ranch de secours qui accueille les vans … Comme nous sommes au cœur du parc national de Kalbarri, il est strictement interdit de passer la nuit hors zone de campement payante…Heureusement que nous avons passé un coup de fil au ranch car le gérant va attendre notre arrivée. Il nous explique qu’il rentre chez lui généralement à 19h …oups il est 20h30!! 40 dollars (25€) pour un emplacement avec électricité et nous en profitons pour recharger tout notre stock d’eau potable.
Des yeux nous observent dans la nuit!
Lorsque nous allons prendre notre douche, nous discernons dans l’obscurité de grands kangourous qui nous observent.
Au dessus de nos têtes, extraordinaire ciel étoilé avec la Voie lactée.
J4 kalbarri, trek au fond de la gorge…DANGER
Réveil à 4h30 pour pouvoir faire le trail « Loop »,une boucle au cœur du parc national de Kalbarri et être de retour vers 10h30 avant la chaleur écrasante. Sur la route on se méfie toujours des kangourous car on en voit plusieurs sur le bas-côté, mortellement blessés suite à des collisions avec des voitures. Beaucoup de carcasses également. Le jour se lève, la bonne heure pour en croiser sur la route. On en verra quelques-uns qui restent heureusement bien sagement dans le bush.
A 6h, nous sommes les premiers sur le parking à démarrer la rando, rejoints 30 min plus tard par un autre couple…quelle chance de profiter de ces lieux normalement hautement touristiques en saison hivernale. Ok il fait chaud, mais en respectant les consignes, on peut en profiter et quel plaisir de découvrir le parc de Kalbarri dans de telles conditions.
Le parc est traversé par la gorge de Murchison River sur près de 80 km. Les aborigènes (tribu des Wurdimarlu) expliquent qu’elle a été façonnée par le serpent arc-en-ciel (rainbow Serpent) au temps du rêve.
Panneaux alarmistes ? Ou bien ?
En été, il peut faire plus de 50 degrés dans le fond de la gorge, plusieurs panneaux rappellent au randonneur les consignes, voire l’interpellent sur son état de santé …. « Heat can kill »: la chaleur tue ! La veille, le gérant du ranch nous avait dressé un tableau dramatique en nous décrivant les conditions dans lesquels étaient morts récemment certains touristes. La déshydratation peut vite s’avérer fatale. Il est fortement recommandé de partir avec 3/4 l d’eau Par personne .. nous complétons notre stock au tarif fort … il y a un distributeur au ranch et la bouteille de 60cl est à 3 Dollars!! On manque effectivement cruellement de récipients, le comble quand on a 110 l d’eau potable dans le van. On. E va quand même porter un bidon de 40 litres pour la rando! Nous garderons précieusement ces bouteilles pour les treks à venir .
En Australie les treks sont classés en 5 catégories en fonction de leur difficulté et des risques climatiques. Celui-ci classé en niveau 4 n’est pas physiquement difficile mais il est clair que la chaleur au fond de la gorge à 9h30 est probablement déjà aux alentours de 40-45 degrés sans aucune réelle ombre.
On croise un jeune couple qui est équipé d’un chapeau avec un filet qui recouvre le visage pour l’un et d’un chapeau avec des bouchons qui se dandinent pour l’autre ! Intérieurement, nous sourions en pensant « tout cela pour quelques mouches qui volent! ». Nous ne savons pas encore ce que l’avenir nous réserve!
Tout va bien, nous sommes de retour…il est 10 h et c’est vrai que la dernière heure était très chaude…nous avons beaucoup bu …j’ai la tête qui commence à chauffer …un mal de tête latent mais sans plus …nous ne connaissons pas ce genre de température aussi élevée et c’est un paramètre effectivement clé à intégrer pour nos futurs balades pour notre sécurité!
pour Photo
J5 Denham- Monkey Mia 20 km
Emplacement de choix au bord de la mer, la plage pour nous tout seuls …enfin presque …nous la partageons avec les cormorans, ne soyons pas égoïstes!
Pas de ranger (garde du parc) pour régler l’emplacement de notre campement, et pas de monnaie (12 dollars) pour glisser la somme dans une enveloppe à insérer dans une urne. Nous décidons de rester là quand même, le site est trop beau pour nous tout seuls… et espérons que le ranger qui risque de nous contrôler sera indulgent pour comprendre la situation et que nous pourrons le régler directement.
Vue depuis notre petit « Chez-nous »
C’est effectivement la première fois depuis juillet que nous n’ouvrons et ne refermons pas quotidiennement nos sacs de voyage …un « petit chez-nous » pendant 18 jours ..Une autre forme de nomadisme! La vue change quotidiennement et cela procure un sentiment extraordinaire de liberté, un peu seuls au monde tellement on rencontre peu de personnes!
Au moins nous sommes tranquilles dans notre immense « salle de bain », les pieds dans le sable, heureux de se laver sous notre douche solaire. Devinez de quoi il s’agit? Une outre en plastique que l’on remplit d’eau à suspendre, avec un tuyau équipé d’un petit pommeau de douche. Magique, n’est-ce pas ?! Et l’eau issue de nos jerricans de réserve est chaude: avec 35 à 40 degrés la journée, le chauffage est garanti!
Cette nuit, il y avait pas mal de vent, notre habitacle tanguait un peu mais côté température, juste une petite brise fraîche pour une nuit agréable! Au réveil, bonne surprise, le vent est tombé! Petit déjeuner face à la mer !! Génial pendant qu’on essaie de cuire nos pommes de terre en vue de notre pique-nique.
En tout cas, nous n’avons pas été réveillés par le ranger! On ne le verra pas … bonne nouvelle, emplacement gratuit du coup … cela compense le camping du soir car à Monkey Mia, il n’y a qu’une possibilité de campement dans un centre de camping luxueux à 45 dollars la nuit …
Belle situation au bord de shark bay avec sa magnifique eau bleue très chaude.
Nous franchissons le Tropique du Capricorne …symbolique!
Denham petite station balnéaire
Cette petite localité a été dans le passé une station de production de perles de culture, puis un centre d’élevage de moutons et d’activités de pêche. Aujourd’hui, Denham est la porte d’entrée pour explorer la magnifique baie Shark Bay.
Nous en profitons pour faire quelques courses spécifiques, comme des filets anti mouches à mettre sur nos chapeaux si besoin, poster du courrier, faire le plein d’essence , remplir les 2 jerricans de réserve, manger un encas , prolonger notre pass pour les parcs nationaux (65 dollars pour 4 semaines) et prendre des infos sur le nord de l’ouest australien où un typhon est attendu … histoire d’élaborer la suite de notre itinéraire.
Puis nous nous dirigeons vers Monkey Mia. Attention aux émeus sur la route !
Le papa émeu fait traverser ses « ouailles » …Francis a eu le bon réflexe pour les éviter …il n’y a pas de passage piétons et ils traversaient en haut d’une côte !
Pour info, chez les émeus, c’est le papa qui s’occupe des petits!
Monkey Mia Camping luxueux avec emplacement barbecue au gaz , méga cuisine, coin relax ! Beaucoup de place disponible car en été, il fait trop chaud pour les australiens!
Dans ce camping de luxe, nous disposons d’eau, l’occasion de laver notre linge ….avec séchage express en quelques heures avec ce vent chaud qui souffle tel un sèche cheveux.
L’eau est hyper chaude pour se baigner. En arrivant sur la plage, on la chance de voir un dauphin qui longe le rivage. Les consignes imposent en théorie de sortir de l’eau mais les quelques personnes qui y sont ne bougent pas … en même temps c’est le dauphin qui a décidé de venir leur rendre visite … c’est son libre choix !
Au niveau du ponton, nous retrouvons des tortues marines.
En dormant, nous sentons à nouveau la cabine du van qui bouge au gré des coups de vent ! cela me rappelle le train !
A 7h30, rendez vous pour assister au nourrissage des dauphins. Tous les touristes sont alignés sur la plage, les pieds dans 20 cm d’eau avec interdiction d’avancer plus loin. L’animatrice distribue 1 kg de poissons pour les 5 dauphins qui ont bien voulu venir nous rendre visite ce matin. En réalité ils étaient déjà là depuis au moins 30 min, tellement habitués au rituel! En fait la popularité de ce lieu date des années 60-65 quand un couple australien a commencé à nourrir les dauphins qui ont continué à venir régulièrement. Progressivement une vraie activité touristique en est née avec l’implantation d’un resort hôtelier et un terrain de camping dans les années 90. Depuis quelques années, un service de protection du parc naturel essaie de réguler cette pratique pour protéger la communauté des dauphins. Le complexe hôtelier les nourrissait 4 fois par jour et l’excès de nourriture a malheureusement contribué à la mort de 7 jeunes dauphins non sevrés. Leurs mères les ont délaissés pour privilégier leur relation avec les humains en acceptant le poisson offert à longueur de journée.
Des règles ont également été instaurées comme ne pas toucher les dauphins, ne pas être dans l’eau quand ils y sont….Mais la situation reste très ambigüe car sans le nourrissage des dauphins, il n’y a plus de « show » et plus de raison d’être de Monkey Mia et de son resort.
Avec du recul, nous ne recommandons pas cette activité. J’ai préféré largement voir un des dauphins la veille venir nager inopinément à côté de quelques baigneurs sur la plage, plutôt que d’assister à ce show de nourrissage.
Mais mon avis n’est certainement pas objectif, ayant eu l’immense privilège en 2016 de passer une semaine dans une baie au large des côtes égyptiennes où on pouvait nager au milieu des dauphins. C’est eux qui décidaient de venir vers nous…jusqu’à un groupe de 100 individus…jamais on ne les touchait, ni nourrissait et ils nageaient autour de nous et s’eloignaient quand bon leur semblait.
J6 Parc national François Perron
Wulyibidi de son nom original aborigène, territoire de la tribu Malgana qui a occupé Shark Bay depuis 25000 ans environ. Ce parc porte le nom du naturaliste et explorateur français François Perron qui participa à l’expédition en Terres Australes en1800.
Ce parc naturel est accessible uniquement aux 4*4 … d’où la raison de notre choix pour un campervan 4*4 … nous ne sommes pas des fans du 4*4 , nous préférons la marche ou le VTT dans la nature mais en Australie, tout est différent. Les étendues sont immenses, la terre très ingrate pour l’homme particulièrement en été où les températures atteignent facilement les 50°,, à moins d’être né aborigène ou d’en faire un challenge. Eddie Mittelette raconte dans «Aborigènes » sa traversée à vélo d’une partie du désert australien, ou bien encore Sarah Marquis avec son récit de sa première aventure à pied « l’aventurière des sables ». J’ai adoré ces 2 témoignages et je suis restée impressionnée par leur détermination, maintenant que je peux mesurer réellement les conditions de vie dans ces lieux si hostiles pour l’homme.
Ce parc est parsemé de lagons salés, dunes de sables, falaises couleur rouille, plages de sable blanc et bush (broussailles).
A l’entrée, des anciens bâtiments historiques et une éolienne témoignent de l’ancienne activité de l’endroit: élevage de moutons pour produire de la laine.
Il reste encore le forage à plus de 500 m de profondeur qui délivre une eau chaude constante à 40 degrés … une sorte de jacuzzi y a été installé…On pensait en profiter mais on n’est pas fou pour se baigner à 40 degrés quand il fait au moins 35 au soleil ! On se rafraîchira dans la mer!
Grosse frayeur … en allant dans des toilettes aménagées au milieu du bush, Francis surprend un petit serpent vif qui détale quand il ouvre la porte …on se méfie maintenant. Pour lever le couvercle des toilettes, Francis utilise même son pied, depuis que notre ami Gamel nous a raconté, fort de son expérience de travail dans les mines de cette région, comment les serpents peuvent remonter dans les toilettes! Ou bien encore l’article d’un journal qui relate comment un homme s’est fait mordre le pénis par un python en allant aux toilettes !! On ne peut pas dire qu’on se sente très cool dans ces toilettes perdues au milieu de bush! Elles ont beau être très propres! On n’avait pas encore connu ceci dans les autres pays…il faut savoir que l’Australie abrite 21 des 25 serpents les plus venimeux du monde! Et
Nécessité de dégonfler les pneus
Grosse discussion avec Francis autour de l’interprétation des conseils affichés à l’entrée du parc pour réduire la pression des pneus … je suis convaincue de la nécessité de réduire À 20 psi la pression et Francis comprend qu’il faut la réduire DE 20 psi, ce qui n’aboutit pas au même résultat , quand on part de 55psi!!
Pourtant la traduction française va dans mon sens et les conseils donnés au Visitor center également … mais rien n’y fait … sauvés par le gong d’un jeune couple australien qui sort du parc ! Ils confirment la nécessité de réduire DE 20 psi à l’arrière (poids de la cabine) et de 15 psi à l’avant ! Ah les malentendus de traduction !!!
Regardez comment ces australiens sont super équipés: 4*4, remorque avec bateau…
Big lagoon
Halte pique nique pour se tester sur la piste sablonneuse à Big Lagoon … Francis vient de franchir ses premiers 10 km de 4*4 allegro! Zéro faute! Nous avons croisé un émeu en tout et pour tout !
Une piste de sable rouge toute droite qui suit les petites courbes du paysage ! Parfois le campervan chasse, comme sur de la neige ! Je joue le rôle de copilote ! Et ça marche !
Les couleurs sont magiques entre la rencontre du sable rouge ocre et le sable beige de la plage encerclant le lagon de différentes tonalités de bleus…
Pause Resto avec superbe vue sur le lagon
Nous préparons notre salade et profitons de ces tables-bar avec tabouret pour nous installer devant ce fabuleux panorama. Seuls à notre arrivée puis rejoints au loin par 3 pêcheurs !
Francis est chaud pour les 46 km en mode 4*4 pour atteindre Bottle Bay; il ne s’agit pas de s’endormir car conduire sur le sable demande une attention permanente!
Bottle Bay au Nord de la péninsule
A Bottle Bay, des emplacements ont été aménagés de manière à ne pas se garer n’importe où pour préserver la végétation et la faune. Quelques blocs de toilettes sèches sont disséminés dans le bush . Il doit y avoir 2-3 véhicules installés mais tellement éloignés les uns des autres qu’on ne se voit, ni s’entend ! On ne croisera personne… la plage est immense. Certains australiens y viennent pour pêcher, ils y amènent leur bateau . Il y a toujours du vent et on est vite ensablés à se coucher sur la plage !
Beaux nuages au soleil couchant et quelle surprise de se voir autant de crabes s’activer autour du campervan, dès la nuit tombée!
Au petit matin, nosu jouons aux détectives …à essayer de deviner tous les animaux qui ont laissé leurs traces autour de notre véhicule…émeu, lézards, lapins, crabes et beaucoup d’inconnus !
Nous longeons la plage le matin et on peut apercevoir plusieurs petits requins dans ces eaux cristallines qui viennent longer le bord.
Le sable prend des couleurs rosées à certains endroits… le sable blanc se mélange au sable rouge, les couleurs sont magnifiques!
J7 small Lagoon et Shell beach
C’est à mon tour de tester la conduite sur sable ! Cela me rappelle des souvenirs de jeunesse quand je conduisais les tracteurs. La tenue du véhicule pourrait aussi s’apparenter à un comportement sur neige! En tout ça c’est marrant et cela demande une attention de tous les Instants ! 48 km en 2h!
Small lagoon et son bleu intense
Plage de coquillages Shell Beach
Plage déserte de Shell beach où de minuscules coquillages se sont entassés au fil du temps sur une épaisseur d’au moins 10 m ! Cela a même été utilisé comme matériau de construction pour des maisons.
Effet d’optique ou réalité?
Notre campervan paraît bien petit à côté du mega camping-car…Il appartient à 2 touristes chinois.
J8 Carnarvon- Natutarra 370 km
Située à quelques km du tropique du Capricorne, la ville de Carnarvon est baignée par un climat subtropical toute l’année: 26 degrés en moyenne.
De ce fait, Carnarvon est un oasis où poussent de nombreux fruits et légumes et est surtout réputée pour ses plantations de bananes.
Ce paysage de maraîchage surprend après 1000 km de bush désertique. C’est également une des plus grosses villes de cette côte nord ouest avec ses 4000 habitants, un petit centre-ville avec 2 supermarchés ! C’est fou de penser que cette ville est à 892 km de Perth, la capitale de l’Australie Occidentale et que c’est la plus grosse ville que nous rencontrons sur notre chemin avec seulement 4000 habitants!
Nous allons pouvoir refaire nos stocks alimentaires pour ces jours qui arrivent loin de toute civilisation!
Nous nous rendons dans une plantation bio remplis d’espoir … mais il n’y a que des mangues et des bananes encore vertes ! Dans une seconde plantation, la boutique se résume à un étal de sachets de tomates, poivrons, piments, melons et pastèque: self-service et on dépose l’argent dans une boîte !
Je pense que les australiens sont par nature très honnêtes car de même, pour le camping, on retrouve ce système basé sur la confiance et au vue des kilomètres séparant les aires de camping en plein bush, le ranger ne peut pas contrôler tout le monde … on en a d’ailleurs pas encore rencontré !
Nous faisons le plein de tomates et poivrons , melons car les prix sont super compétitifs , 2 aud (1,20€) le kg !! Dommage que nous soyons limités par la taille de notre frigo pour faire des stocks!
Direction Woolworth ( woollie pour les intimes!) pour compléter … on s’auto-censure sur certains produits comme le camembert à 7 aud (5€), les courgettes à 2 aud pièce ( 2,30€ la pièce)…on s’autorise des nectarines à 4€ le kg ! Puis on bifurque vers le rayon conserves de tomates, petits pois, haricots, lentilles !!!
A Carnarvon, nous aurions aimé visiter le héritage Centre sur la culture aborigène locale mais le site est fermé.
Nous contactons le ranger du parc national à Kajirini qui confirme que les prévisions météo semblent bonnes pour les jours à venir … il y a encore quelques jours, en raison d’un cyclone au nord de l’Australie, la pluie avait rempli subitement les cours d’eau et certaines routes d’accès avaient été coupées. Donc nous faisons le choix de poursuivre notre route vers l’est, sachant que les conditions météo sont favorables … le parc Karijini est quand même à 700 km de Carnarvon! On laisse tomber Coral Reef et sa barrière de corail Ningaloo. La côte est réputée pour son snorkeling mais avec ce vent, les conditions ne sont pas optimales. Et ce n’est pas la saison des requins baleines, ni des baleines … nous nous réservons cet endroit pour une autre fois .
Nous quittons donc cette Golden coast …. direction l’outback