L’ONG Madre Tierra nous propose d’accompagner Firmin, comptable de ONG,  à la clinique de Madre Tierra près de la petite ville de El Triunfo. La route sera longue: 380 km en 6h de temps et nous ferons l’aller-retour dans la journée à cause de la situation du Covid. Malgré tout, nous avons envie de comprendre le rôle de Madre Tierra en matière de santé. Firmin s’y rend régulièrement pour faire le point avec l’équipe médicale. Cette fois-ci, nous apportons des matelas neufs. La dentiste de la clinique profite également du voyage car elle était revenue à San Cristobal pour quelques jours de repos. Nous avions fabriqué récemment des masques de protection pour l’ensemble du personnel. 

 

Départ à l’aube à 5h du matin. Au début,  la route est très sinueuse dans les collines puis nous descendons dans la plaine. Au fil des kilomètres, la température monte et l’herbe jaunit. L’Océan Pacifique n’est pas loin, une trentaine de kilomètres à vol d’oiseau. Nous sommes sur  l’autoroute, la Panaméricaine, une belle quatre voies qui mène au Guatemala.

Pause petit-déjeuner après 4h de route

 

 

L’hygiène de ce petit restaurant est basique…des larves de moustiques baignent dans l’eau de la soucoupe du pot de sucre et Francis trouve une fourmi noyée dans l’eau chaude de sa tasse … prête à recevoir le Nescafé! 

 

 

 

Nous quittons l’autoroute et nous traversons des forêts. Il y a beaucoup de verdure au pied des montagnes avec des pâturages aux vaches bien maigres. Leur lait est utilisé pour fabriquer du fromage…. ce fromage qui permet de ne pas être en manque de nos fromages français,  même s’ils ne sont pas aussi typés ! Firmin en profite pour faire un stock pour toutes ses connaissances: un sachet rempli de boules de fromages frais ! Il fait par contre très chaud et pourtant aujourd’hui le soleil est en partie voilé.

 

 

Nous sommes constamment ralentis par les “topé”, ces “ gendarmes couchés “ qui forment une réelle arête sur la route. Pénible pour le chauffeur car à certains endroits, il y en a tous les 100 mètres!

 

Nous reprenons à nouveau un peu d’ altitude pour arriver à El Triunfo. Ici, les habitants ont la peau bien plus claire. Ce sont des descendants d’espagnols et métis, commente Firmin. Nous approchons de la clinique. Dans cette région, les populations indigènes devaient marcher 6 jours pour se rendre à l’hôpital le plus proche. Pas de route pas de cheval, ni voiture …difficile d’imaginer comment le malade pouvait encore trouver suffisamment de forces pour s’y rendre…

El Triunfo

 

La fondation allemande Medeor (German medical Aid Organization) a financé en 2013 la construction de cette clinique, qui a été installée au plus près des communautés. Le personnel médical se compose d’un médecin, dentiste et une biologiste accompagnés par 6 promoteurs en santé. Le financement des médecins est assuré à la fois par la Fondation et par Madre Tierra Suisse. La clinique dispose de 4 lits pour recevoir les patients.

Le personnel loge sur place, le centre étant ouvert 7 jours sur 7. Ils sont loin d’une grande ville, c’est un véritable engagement de la part de ces médecins qui choisissent de travailler au côté de Madre Tierra, car ils viennent généralement de la capitale Tuxtla à 5 h de route. Les promoteurs, quant à eux sont issus des communautés environnantes.

Le bâtiment a une belle forme arrondie et a été conçu par un architecte pour permettre la circulation d’air de manière à climatiser naturellement l’intérieur du bâtiment. N’oublions pas qu’il fait très chaud, pas loin de 40° au soleil! Nous transpirons à grosses gouttes!  Nous sommes en plaine bien loin des montagnes fraîches de San Cristobal!

 

 

 

Nous participons à la réunion organisée par Firmin. Tout le monde porte un masque. Chacun se présente et ici, automatiquement on précise sa religion!  Nous essayons de communiquer comme on peut…grâce aux entraînements d’apprentissage de l’espagnol avec l’application Duolinguo, et à nos oreilles qui commencent à comprendre de plus en plus l’espagnol! Notre chère traductrice dévouée Hélène n’est pas avec nous et personne ne parle anglais ici ! Et leur espagnol n’est pas forcément leur langue d’usage. Chaque ethnie indigène utilise sa propre langue.

 

 

Les consultations médicales concernent principalement la sphère digestive et ORL et varient en fonction des saisons. La clinique fournit les médicaments. 

Au niveau dentaire, la dentiste nous explique qu’elle fait surtout des extractions de dents. Les gens viennent consulter en dernier recours quand la douleur devient insupportable.

Les promoteurs de santé organisent très régulièrement des actions de prévention dans les communautés en se rendant sur place, pour éduquer au brossage des dents . La dentiste fait également un premier check et intervient sur place s’il s’agit de simples soins.

Les tarifs sont bien inférieurs à ce qui se pratique généralement à l’hôpital ou en ville. Au Mexique, il n’existe aucun système de prise en charge de soins par l’Etat. De ce fait la clinique de Madre Tierra facilite grandement l’accès aux soins aux habitants de la région. Une consultation coute 50 pesos (2,50€) et une extraction de dent 100 pesos (5€).

Après la réunion, nous sommes pris en charge par une promotrice de santé pour nous faire la visite des lieux.

 

 

La salle de consultation

 

 

Le cabinet dentaire

 

 

La pharmacie

 

Salle d’hospitalisation de 4 lits

 

Salle de quarantaine en cas de covid

 

 

Parcelle démonstrative de permaculture 

Un promoteur responsable de la permaculture nous guide dans la parcelle qui entoure la clinique . Tous les arbres fruitiers ont été plantés il y a 7 ans et c’est incroyable comme ils sont déjà grands et couverts de fruits. Caféiers, citronniers, ananas, courges, piments, ramboutans, cocos…nous repartirons avec un carton de caramboles, un autre d’avocats et d’énormes papayes. Nous dégustons des avocats, incroyablement délicieux !  Cette fois-ci, il n’y a pas de régimes de bananes murs à rapporter à San Cristobal. Avec ce climat chaud et humide, les légumes et fruits poussent vraiment extrêmement vite. C’est déroutant car il n’y a pas de notion de saison comme en France, il est possible de faire plusieurs récoltes par an !

 

 

 

 

Ananas

 

 

Papaye

 

 

Café

 

 

Chili

 

 

Manguier

 

 

Le puits

Carambole

 

 

Ramboutans

 

 

Citronnier

 

 

Bananier

 

 

Avocatier

 

 

Nopal

 

 

 

 

 

 

Sur le chemin du retour, nous souhaitons faire un crochet par l’Océan Pacifique,  histoire de l’avoir vu! Firmin essaie de trouver un restaurant pour faire la pause mais en vain. Les accès au bord de la mer sont interdits à cause du coronavirus…. La plage de Puerto Arista est fermée. Nous verrons la mer au loin !

 

 

Nous mangerons dans un hôtel-restaurant en retrait de la route principale où il est écrit en gros « Vente à emporter seulement » mais cela ne les empêche pas d’accueillir des clients en terrasse ! Heureusement pour nous!  Par contre, l’Hôtel est désespérément vide, situation très difficile vécue par tous le hôtels restaurants des zones touristiques mexicaines.

 

 

Retour à San Cristobal vers 23h …Journée éprouvante mais enrichissante…

 

 

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