Difficile de s’arracher aux Raja Ampat !

Nous quittons à regret notre petit bout de paradis terrestre et marin des Raja Ampat! Nous avons adoré cette semaine tranquille dans notre bungalow … Qu’est ce qu’on s’y sentait bien ! Je pense que le fait que tous les materiaux soient en bois contribuent énormément à ce sentiment de bien-être même si le bungalow était hyper basique au niveau confort ! Quel luxe d’avoir zéro béton autour de nous,se sentir en harmonie avec l’environnement: bambous, feuilles de palmiers, bois, eau, air, lumière !

Il faut néanmoins se résoudre à poursuivre le voyage…les « entrailles des Moluques » nous attendent !

Retour progressif à la “civilisation” après 1h de barque à moteur jusqu’à Wasai, ville principale de la plus grande île Waisag des Raja Ampat.


Puis embarquement dans le ferry pour 2h de trajet jusqu’à Sorong. Quelle chance, des dauphins à plusieurs reprises sautent le long du bateau! Un petit salut pour nous dire au revoir !

Festival de Noël dans les rues de Sorong

Nous sommes le 6 décembre, nous venons d’arriver au port de Sorong. Le taxi qui nous conduit à l’aéroport se trouve stoppé par un défilé … aujourd’hui la ville de Sorong a son festival de Noël et toutes les organisations locales, écoles, associations défilent avec un char … bien sur, le code couleur est le rouge et petite touche sympa que de voir tous ces papous porter le bonnet du Père Noël.


En Papouasie, le christianisme et l’islam se côtoient en toute paisibilité. J’avais remarqué à l’école que les jeunes filles encore enfants portent déjà le voile. Dans le défilé, même les musulmans participent aux festivités. Un peu comme chez nous oú Noël revêt un caractère plus commercial que sacré. Chaque char héberge un père Noël … des clones de Père Noël papous !

Il y a de l’ambiance avec musique à fond ! Certains enfants sont ornés de motifs traditionnels en peintureblanche sur leur corps.

Drôle de sentiment intérieur que procure ce défilé en décalage avec nos traditions …je pense que c’est la chaleur qui nous empêche de se projeter dans le temps de l’avent … le calendrier ne fait pas tout,  quand on a été conditionné 54 années à des fêtes de Noël plus ou moins glaciales!

Pourquoi prendre la direction des Moluques ?

Les Moluques, Maluku en indonésien, sont un archipel de 632 îles situé à la pointe Est de l’Indonésie, avec 2 millions d’habitants…sur un total de 265 millions d’habitants en Indonésie (4° pays le plus peuplé au monde). Ces îles productrices d’épices, clou de girofle et noix de muscade ont attiré les colons portugais puis hollandais au début du 17°.
Îles peu touristiques avec une très forte concentration de volcans actifs, voici ce qui suffisait pour nous y attirer…Espérer enfin voir des volcans peu fréquentés en éruption avec de la lave…même si le trek s’annonce sportif avec une ascension de 2 volcans ( Ibu et Dukono) sur 5 jours…à suivre !


Mais rejoindre les Moluques n’est pas chose aisée depuis Sorong. Cela aurait été plus direct en bateau mais malheureusement il n’y en a qu’un par mois!  Nous effectuons donc le trajet d’une heure Sorong- Manado, ville au nord de Sulawesi par un petit avion à hélices (150 places) qui nous permet de survoler des volcans plus ou moins actifs.

 

Manodo, capitale de la province de Sulawesi

Retour à la vie trépidante de Manado pour une seule nuit. Nous ne souhaitons vraiment pas nous attarder dans cette ville de 700 000 habitants…trop agité après notre pause paisible des Raja Ampat !

L’hôtel réservé par Francis n’est pas mal, flambant neuf mais pas terminé… Francis aidera le personnel très charmant à fixer la clim, l’eau dans les toilettes … nous avons l’impression d’être les premiers clients! Le wifi ne fonctionnant pas encore, on nous prêtera un téléphone pour la soirée qui fera antenne! Il est tard et nos estomacs ont envie de savourer une pizza qu’on se fait livrer par Grab…et qui finit par arriver 1h30 plus tard soit 22h30 …autant dire qu’on l’a bien appréciée!

 

Ternate dans les Moluques du Nord

Pour rejoindre les Moluques, un nouveau saut de puce aérien est nécessaire pour gagner la petite ville de Ternate, située sur l’île conique de Ternate avec en son centre le volcan encore actifGamalala (1715m) qui domine toute l’île. Nous survolons la mer de très près pour se poser avec notre avion à hélice sur une piste longeant  la plage et ses palmiers!

Ternate est la capitale régionale de l’île deTernate, porte d’entrée pour les Moluques du Nord . Principal producteur de cous de girofle des Moluques, l’ancien sultanat de Ternate s’est développé avec les marchands chinois, arabes et javanais pendant des centaines d’années avant l’arrivée des européens des européens au 17°.


Au loin, nous survolons la ceinture pacifique et donc quelques volcans !


L’hôtesse de l’air de Wings Air rappelle qu’il est interdit d’emporter les gilets de sauvetage sous peine d’amende ! Bizarre !?  

À peine descendus de l’avion, de nombreux panneaux d’évacuation en cas d’éruption nous rappellent que nous sommes bien au cœur d’une région volcanique.

Il fait super chaud quand le taxi nous dépose à midi à la homestay Kurnia à Ternate. La propriétaire n’est pas là mais le 2 ieme locataire nous accueille.Echanges sympas autour de son activité de recherche sur les musique traditionnelle perse aux Moluques.

 


Les moustiques indonésiens

Charmante maison bien entretenue…


L’air est tellement chaud que le ventilo ne mouline pas suffisamment pour procurer une sensation de fraîcheur dans la chambre… nous dormirons porte de chambre grande ouverte à l’abri des moustiques sous la moustiquaire…Même aux Moluques, on en trouve encore ! Toujours aussi petits et toujours aussi efficaces au niveau démangeaisons …Pour ma part j’ai compté au moins 50 piqûres sur ce séjour indonésien, heureusement pas de risque de palu!
Francis en profite pour passer chez un coiffeur moluquois…3€ la coupe.

Serions nous devenues des stars?

À plusieurs reprises, des indonésiens nous interpellent pour nous prendre en photo…les rôles s’inversent, ça change ! Preuve qu’ils n ‘ont pas l’habitude de croiser beaucoup de touristes par ici!

Alex notre guide pour les volcans

En préparant le voyage, nous avions prévu d’aller observer des volcans en activité si l’occasion se présentait. Nous sommes déjà allés en Sicile et l’Etna, Vulcano, Stromboli nous avaient fascinés, même si à chaque fois, nous n’avions pu voir une réelle activité effusive avec de la lave incandescente. Le Piton de la Fournaise à la Réunion, le Bromo, Kara Ijen en Indonésie ont aussi été des grands moments, il y a quelques années mais jamais encore de spectacle de lave !

Sachant que nous nous rendions en Indonésie, en octobre, nous avons commencé à regarder où se situaient les volcans actifs. Le pays se situe sur la « ceinture de feu », à la convergence de plaques tectoniques et de failles sismiques. Cet archipel posséde tout simplement le plus grand nombre et la plus forte densité de volcans actifs au monde, 129 exactement! Donc de quoi alimenter notre curiosité! Et c’est ainsi qu’après quelques recherches, nous avons pris contact avec Alex, guide bien noté sur TripAdvisor. Il habite au pied du Mont Ibu, un des volcans actifs. Nous le retrouvons à Ternate où il nous emmène manger au marché local de la ville.

 

Gada Gada, repas végétarien tarien par excellence!

Le « Gada Gada » est le repas roi végétarien en Indonésie … nous nous réjouissons de le découvrir, ayant compris qu’il s’agissait d’un plat à base d’avocat! Ah les malentendus liés à la langue et à l’accent! Il aurait fallut filmer nos mines déconfites quand on est venu nous servir une assiette aux alluresvolcaniques..! Je m’explique un dôme de riz, épinards, œuf nappé d’une sauce brune très foncée à la cacahouète…assiette en sommetrès peu appétissante! Francis a du demander une variante car il a horreur des sauces à la cacahouète ! Au début, j’ai plutôt apprécié les  premières bouchées mais je n’ai pas pu terminer ce mélange sucre-salé qui commençait à m’écœurer!


Du coup, nous achetons de l’ananas au marché en guise de dessert. Alex nous a mis en garde contre les pastèques de la ville qui sont souvent traitées par injection de produits douteux pour aider à la conservation du fruit. Mais en dégustant notre ananas acheté épluché, nous sommes surpris par son taux de sucre super élevé au point de s’interroger ?! Ont-ils rajouté du sucre ou est-ce naturel?


En route pour le volcan IBU

Le lendemain, à midi, Alex passe nous prendre à la homestay, où nous faisons connaissance du jeune couple suisse Michel et Kathleen qui va être de lapartie pour ce trek de 5 jours. Nous prenons un repas au cœur du centre commercial de Ternate: Nasi Goreng et nouilles sautées aux légumes au menu . Au moins,il y fait frais … car avec 30 degrés la nuit et 33 degrés le jour, nous ne risquons pas de choc climatique, nous transpirons à grosses gouttes en permanence !

Beaucoup de déchets flottent aux abords du port …pas top après les Raja Ampat ! C’est ce qu’on distingue sur la photo ci-dessous.

Départ en speed boat pour aller de l’île Ternate à Jailolo, au Nord de l’île de Halmahera, la plus grande île des Molluques. Au loin, s’éloigne le Gamalama, le volcan actif de Ternate, 1h de traversée en speed boat, assis à l’intérieur. Traversée plutôt mouvementée, le bateau tape dans cesse les vagues ! Mais cela n dérange pas les locaux, ils font leur sieste!



Dire qu’on avait imaginé que la voiture traverserait avec le bateau! Vue la taille de l’embarcation impossible ! Notre guide a bien ri!

Jailolo sur l’île de Halmahera

A Jailolo, un genre de Tuk-Tuk sidecar permet aux locaux de se déplacer localement!

En ce qui nous concerne, 6h de route nous attendent …avec une voiture et un chauffeur. Le plus gros des bagages sont chargés sur le pavillon et maintenus par une corde et nous nous entassons à 5 avec le reste des sacs.

Nous quittons Jailolo, mosquées et églises alternent le long de la route … quelle concentration de bâtiments religieux pour une si petite ville!

 


Des drapeaux et des sapins lumineux sont accrochés de part et d’autre de la chaussée en raison du Christmas Day. La route vers Ibu plutôt en bon état, sinue entre plantations de palmiers coco et bananiers.

Sur notre gauche se succèdent des cônes parfaits qui culminent aux environs de 1500 m…volcans plus ou moins actifs … mont Jailolo, Gamkonora, et le fameux mont Ibu que nous allons gravir….pas étonnant nous sommes piles sur la ceinture de feu, la raison pour laquelle nous sommes là!  Ibu a actuellement la tête dans les nuages, nous espérons sincèrement qu’il va se dégager pour nous permettre d’assister au spectacle! Croisons les doigts car nous avons vécu déjà tellement de déconvenues avec l’Etna et le Sromboli…on ne voudrait pas porter la poisse! 

La vie des fermiers moluquois, producteurs de noix de coco

Les habitants de Duono, village au pied du volcan Ibu, sont principalement des fermiers qui vivent de leur production de noix de coco: production de 2 tonnes de noix de coco séchées tous les 4 mois, ainsi que du clou de girofle et de la muscade.

 

Quelques infos sur la situation de la production de coco suite à une discussion avec Serat, jeune fille indonésienne, membre de l’ONG World Vision qui accompagne les fermiers dans leur développement.

1 hectare de récolte de noix de coco permet à un fermier de gagner 2 500000 roupies indonésiennes soit 160€…c’est à dire 40€/mois. Les fermiers sont donc très pauvres. Heureusement que leur nourriture de base se compose de bananes, cassave et poissons qui restent des produits qu’ils peuvent trouver « gratuitement » dans leur environnement. Ils ne consomment même pas de riz. L’objectif de World Vision est d’accompagner ces fermiers pour transformer la noix de coco par eux-mêmes en huile de coco extra-vierge qui pourrait alors être vendue bien plus chère. Actuellement la noix de coco récoltée est brisée à l’aide d’une machette et la chair est séchée au soleil ou en faisant brûler les fibres de la noix. Les exploitants retirent le coprah = la chair séchée qui est alors transformée en huile de coprah à Rotterdam, mais pour un revenu très faible pour les fermiers indonésiens.

 

Bungalow en pleine jungle indonésienne

Nous arrivons enfin à Duono, bien fatigués dans le village d’Alex en fin d’après-midi. Nous dormirons au pied du mon Ibu en pleine jungle ou presque, dans les plantations de cocotiers dans un bungalow en bambou. Alex l’a construit de ses propres mains et souhaite donner à ses clients la possibilité de passer une nuit plus paisible avant l’ascension du volcan IBU car dans son village de Duono, à quelques km, trop souvent les jeunes et moins jeunes mettent la musique à fond!

Au sol, 2 gros matelas doubles, équipés de moustiquaires et un coin wc à l’extérieur. Nous sommes arrivés juste au crépuscule , le temps de déposer nos affaires et nousrepartons à la nuit tombante prendre notre douche dans la rivière du village, comme tous les locaux…pas vraiment évident car il n’y a pas d’éclairage et l’accès est boueux …mais nous n’allons pas faire les difficiles, nous avons encore bien transpiré et pourtant nous étions assis dans la voiture! 

 

Pour trouver un resto, nous ferons encore 15 min de route … tout cela pour un nouveau nasi goreng, riz frit! Nous commençons à nous en lasser: en fait il s’agit d’un riz largement frit avec quelques rares morceaux de légumes coiffé par un œuf qui a été cuit généralement il y a quelques heures!

Et même pas de bière, les gargotes sont souvent tenues par des musulmans. Nous ne nous attardons pas, retour pour une bonne nuit pour être au mieux de notre forme pour escalader les 1300 m qui nous séparent du cratère du volcan IBU.
La nuit est plutôt voilée, pas d’étoiles en vue …seulement la lune …nous espérons que d’ici le lendemain, les nuages auront pris la poudre d’escampette au sommet du mont Ibu. En attendant, nous nous écroulons comme des masses en pleine jungle!

Nouvelle forme de lune !

Puisque nous sommes proches de l’équateur, nous ne voyons pas la lune de la même façon que dans notre hémisphère:impossible de repérer le premier et le dernier quartier de lune avec la technique du d et du p!

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