Ayurveda

Comment le cancer m’a amenée à voyager encore plus…en Inde…

Notre premier voyage en Inde, qui était notre tout premier voyage hors Europe remonte à 1987.  Après le choc avec cette culture déroutante des premiers jours , nous nous sommes laissés rapidement envoutés par ce pays. Encore étudiante en packaging, cette rencontre a été pour moi le déclic « quel allait être le sens de mon métier? ». Le souffle mystique de l’Inde m’a poussée 12 ans plus tard (en 1999) à prendre la décision de quitter l’univers industriel d’un grand groupe international pour passer le concours de professeur des écoles. Même si je divisais mon salaire par deux, j’éprouvais le besoin de me réorienter vers une activité professionnelle dans un domaine à visée sociale, loin des enjeux économiques!

Plus tard, j’ai découvert l’Ayurvéda à travers le livre « Une santé parfaite- Guérie, rajeunir et vivre heureux avec la médecine indienne » de Deepak Chopra et également  avec le documentaire «« Mon docteur indien » sur Arte. Il s’agissait d’un reportage à propos d’une femme atteinte d’un cancer du sein , qui avait refusé les chimios et s’était rendue en Inde dans une clinique ayurvédique pour se soigner. A son retour, elle avait convaincu son oncologue de l‘accompagner ’pour découvrir cette médecine.

Je me souviens encore avoir pensé à ce moment-là  « si un jour, il m’arrive quelque chose, je ferai pareil, j’irai en Inde me soigner avec l’Ayurvéda ».

La plus ancienne médecine du monde codifiée

L’ayurvéda est considérée comme la plus ancienne médecine du monde codifiée encore utilisée. Les racines de cette médecine remontent au 12° ou 10° siècle av. J-C. Ce savoir oral a été retranscrit en sanskrit dans les textes appelés Védas, sur des Après plus de 3000 ans, les grands principes de l’Ayurvéda n’ont pas changé. Pendant longtemps, elle fut considérée comme la médecine des pauvres, car les familles payaient avec des offrandes en fonction de leurs moyens. Durant la colonisation anglaise, elle fut même considérée comme illégalle . Réhabilité au 20° siècle, reconnue par l’OMS en 1982 comme médecine à part entière, l’ayurvéda est aujourd’hui enseignée dans les universités indiennes (6 années d’études). L’enseignement , confié au ministère de la Santé et de la Famille est géré par le ministère du Yoga, dans le but de développer les médecines traditionnelles de l’Inde. Actuellement, plus de la moitié de la population continue à se faire soigner ainsi.

Une vision holistique

L’ayurvéda appréhende l’être humain comme un tout: corps, esprit et âme. Il envisage l’homme dans son environnement, au coeur de l’univers.Plus qu’une médecine, c’est un art de vivre. Il englobe de nombreux éléments:philosophie, science, médecine, spiritualité, chirurgie, phytothérapie, pratique physique, soins corporels, environnement, agriculture, vétérinaire…Son objectif est que règne  une harmonie intérieure entre corps, âme et esprit. L’être humain faisant partie de la nature, cette harmonie doit se faire  également avec son environnment. Et c’est de cet équilibre que la santé et le bien-être dépendent.La prévention et le style de vie sont des aspects importants de l’ayurvéda.

L’Ayurveda est fondée sur la théorie des cinq grands éléments (éther, air, feu, eau et terre) qui constituent la totalité de l’univers. On retrouve ces cinq éléments aussi bien dans le macrocosme que dans le microcosme : comme l’univers, l’être vivant est composé de ces éléments en  proportions variables. Selon l’Ayurveda, tout est énergie et ces cinq éléments sont tous présents dans le corps humain. Ils se combinent pour former trois forces dynamiques nommées DOSHAS: Vata, Pitta et Kapha. Ces 3 doshas cohabitent en chacun de nous mais dans des proportions différentes.

La théorie des trois Doshas caractérise le cœur de la science ayurvédique. Vata, Pita et Kapha sont les trois principes de régulation qui jouent un rôle décisif dans l’équilibre psychique et physique de l’être humain. Chacun d’entre nous est constitué de ces trois forces en proportions différentes.

Il s’agit  d’expressions bioénergétiques qui, par leur structure, gouvernent les fonctions psycho-physiologiques de l’individu. Selon l’Ayurveda, chaque être humain est l’expression unique de la combinaison de ces trois principes Vata, Pita et Kapha. Si l’équilibre de ces 3 forces reste harmonieux, l’organisme est en bonne santé. Un des buts est de maintenir cet état idéal qui nourrit la vitalité de l’organisme, pour conserver une bonne résistance aux maladies.

Les massages, au coeur de l’ayurvéda

Le massage ayurvédique est un massage thérapeutique et est considéré comme vital, nécessaire à l’équilibre du corps intérieur du corps et l’harmonie de l’être. Il aide à la bonne élimination des déchets et renforce les défenses naturelles, dénoue les tensions, activent les processus d’auto-guérison du corps.

Il existe différents types de massages dont les protocoles sont décrits dans les textes védiques.

Le massage Abhyanga, est un massage de tout le corps avec de l’huile tiède éventuellement enrichie de plantes.

Le Pinda swedana se fait après le massage du corps à l’huile avec des petits pochons renfermant une pâte médicinale confectionnée avec des plantes, des racines…Ces sortes de tampons sont apposés sur l’ensemble du corps à l’exception de la tête.

Le principe du pitchili, par exemple, consiste à laisser s’écouler lentement de l’huile tiède mélangée à de l’eau de coco à l’aide d’une noix de coco percée sur l’ensemble du corps pendant 15 à 20 min.

Udvatarna est un massage sec réalisé avec de la farine de pois chiche préalablement revenue avec des épices.

Shiro abhyanga est un massage de la tête et de la nuque et épaules avec huile chaude avec acupression des marmas. Les marmas sont  des points énergétiques vitaux qui sont des carrefours entre nerfs, vaisseaux sanguins, articulations, tendons, ligaments et os. 107 marmas dessinent ainsi un réseau de nadis, canaux subtils à travers tout le corps(similitude avec les méridiens utilisés en médecine chinoise).

Swedana ou sudation fait partie intégralement de la thérapeutique ayurvédique. La sudation se fait dans un caisson à sudation.

Le principe du Shirodara consiste à verser de l’huile chaude dans un pot en cuivre puis à faire couler lentement un filet d’huile sur le front pendant 15 à 20 miN; Il est très apaisant et recommandé pour les personnes qui ont des difficultés de sommeil, par exemple.

Utilisation des plantes

Dans la philosophie ayurvédique, les plantes sont l’âme de la Terre. L’ayurvéda utilise plus de 3000 plantes et leurs vertus sont différentes selon que l’on utilise les racines, la tige, les feuilles, les fleurs ou le fruit. Les plantes sont choisies plus en fonction de la constitution d’une personne que de la maladie.

Selon leur mode de préparation, les plantes n’ont pas les mêmes effets et ne présentent pas les mêmes propriétés.

Les plantes à ingérer peuvent se retrouver sous diverses formes: jus frais, infusions, décoctions dans l’eau ou dans du lait, en poudres (ou churnas), sous forme de comprimés, ou encore de confitures médicinales (exemple du chyawanprash qui est mélange de 43 fruits et herbes ayurvédiques).

En application externe, on trouve des pâtes de plantes (les lepas), des huiles médicinales (les tailas) et le ghee médicinal (beurre clarifié).

Alimentation

L’alimentation est un des piliers de l’ayurvéda.Le choix des aliments, leur préparation, les épices utilisées, l’horaire des repas font pleinement partie de la bonne santé. Il est également recommandé de boire beaucoup (1,5 à 2 litres par jour) , mais hors des repas : tisanes tièdes ou chaudes et jamais d’eau glacée .

Yoga

Né en Inde il y a environ 5000 ans, le yoga est étroitement lié à l’ayurvéda. Si l’ayurvéda est considéré comme la « médecine du corps », le yoga et la méditation sont la « médecine du mental et des émotions ».

Les respirations controlées u discipline de respirations (pranayamas) aident à rétablir une stabilité psychique et émotionnelle qui se répercutera positivement sur le corps.

Les postures (asanas) favorisent l’élimination des toxines et des tensions physiques, permettant de faire circuler une bonne énergie dans le corps.