Le charme de l’île Bunaken

Nous quittons l’archipel des Moluques dès le lendemain de notre trek sur les volcans Dukono et Ibu. Au départ, nous pensions passer quelques jours de farniente aux Moluques qui recèle également de beaux fonds marins. Mais il n’y a que 3 avions par semaine qui permettent de rejoindre Manado, passage inconditionnel pour s’envoler ensuite vers les Philippines. L’alternative aurait été de se rendre à nouveau à l’aéroport de Ternate, soit près d’une petite journée de voyage en taxi. Ou alors d’envisager un bateau (8h de trajet) mais il n’y en a qu’un par semaine… et cela ne colle pas avec nos autres horaires d’avions déjà réservés!

Nous décidons de nous rendre sur l’île de Bunaken à 1h au large de Manado, avant notre vol pour Davao aux Philippines.

Après 1h de taxi depuis notre hôtel Villa Mermosa à Tobelo, nous arrivons à l’aéroport de Kao, flambant neuf!

Décollage avec 20 min d’avance, du jamais vu !!

Petit avion à hélices de Wings Air de 150 places… nous sommes seulement 15 à bord, l’embarquement est donc rapide , nous atterrirons à Manado avec 20 min d’avance !!

Très vite nous récupérons nos bagages … normal à voyager à 10% de la capacité de l’avion, le déchargement se fait plus rapidement … très mauvais  pour notre empreinte carbone…et dire qu’on a faillit payer un supplément pour dépassement de 2 kg de poids de bagages … ce n’était pourtant pas la place en soute qui manquait !

Port de Manado

Nous négocions un taxi à prix fixe, moins cher que les taxis de la compagnie Blue taxi au compteur! Ouf, le chauffeur a compris où nous déposer au port . Nous voulons prendre le public boat, bateau local qui fait la liaison quotidienne Manado- Bunaken. Le prix du ticket est de 50000 roupies/ personne (3,5€) alors qu’un bateau privé rapide nous est proposé à 600000 roupies (40€).

Il s’agit d’un petit bateau où s’entassent marchandises, légumes et même un congélateur. L’heure de départ théorique de 14h sera finalement à 15h… les aléas des horaires indonésiens!

En attendant, nous transpirons à grosses gouttes dans le bateau!

J’arrive à trouver 2 oranges, des cacahuètes et des petits pains au lait en guise de repas de midi. Assise à l’extérieur pendant le trajet, une bonne brise rend le voyage d’une heure bien plus supportable!  Le bateau accoste directement sur la plage, pas de ponton! Nous débarquons nos bagages.

Encore un effort avant d’atteindre notre havre de paix!

Et nous décidons de nous rendre à pied à l’hôtel loué en dernière minute le matin même:  Bunaken Beach Resort…L’application de navigation  Maps.me indique qu’il se trouve à 800 m.. mais c’était sans compter la chaleur infernale, la route principale pavée mais qui ondule avec le relief, nos sacs lourds à tirer et les cuisses et mollets qui tiraillent après les ascensions des volcans… et par dessus tout, il s’avère qu’il y a 3 km! L’ouvrier qui nous renseigne sur le chemin est super sympa et a pitié de nous, je pense! Il nous conduit sur son scooter directement au Bunaken Beach Resort en faisant des allers-retours pour nos bagages ! Il a tout simplement abandonné son chantier de construction pour nous rendre service ! Nous lui laissons un pourboire, trop sympa!

Se poser…se reposer!

Quel bonheur de se poser pour 4 jours sur l’île de Bunaken. Elle se trouve au cœur du parc national marin de Bunaken, crée en 1991, un des premiers parcs indonésiens. Elle est située au nord de l’île de Sulawesi. Les eaux y sont profondes et peuvent atteindre 1500m et la visibilité est exceptionnelle de 35 à 45 m. Comme partout en Indonésie, l’eau est à 30 degrés ! C’est une des destinations phares des plongeurs. Après 5 jours de trekking plutôt épuisant sur les volcans Ibu et Dukono, rien de mieux que de retrouver dans les belles eaux translucides et chaudes de la mer des Célèbes pour se relaxer et repartir d’un bon pied pour retrouver nos enfants pour les fêtes de Noël aux Philippines!

Un hôtel pour nous tout seulS !

Telles des stars, nous avons réservé en exclusivité le resort!  Et oui nous découvrons que nous sommes en basse-saison et peu de voyageurs s’aventurent en décembre ici, en raison de la saison des pluies! Quel bol, nous aurons seulement une matinée pluvieuse sur nos 4 journées! La propriétaire explique également qu’il y a eu un séisme de magnitude 7,4 en novembre et cela a provoqué des annulations de réservations. C’est extraordinaire de se sentir  comme à la maison! Enfin mieux puisqu’on ne cuisine pas! Cet hôtel familial est aussi le paradis des chiens, ils sont 6, tous bien sympas également!

Nous cherchions la tranquillité, c’est parfait . L’endroit est très calme, face à la mer et la mangrove s’étale de chaque côté. Un jardin d’arbres fruitiers joliment fleuri compléte le tout. Le cadre nous plait même s’il ne peut pas remplacer notre expérience du bungalow à Kri aux Raja Ampat!

Petit bonus

Comme nous souhaitons rester 4 nuits dans le Resort, la propriétaire nous fait une faveur, notre chambre vue jardin se transforme en un bungalow qui donne directement sur la mer avec une réduction de 10%?! Que demander de plus, 34€ la nuit avec les 3 repas pour tous les deux.La chambre est équipée d’un ventilo au plafond un peu léger … un 2 ieme complétera pour rafraîchir les nuits à 30 degrés !

Comme aux Raja Ampat et Moluques, les petits moustiques font leur apparition dès le coucher de soleil à 18h ! Heureusement pas de risque de palu mais des démangeaisons à la clé ! Une moustiquaire équipe fort heureusement notre lit et la nuit, nous laissons la porte grande ouverte pour laisser l’air circuler. Comme le resort est le paradis des chiens (6 au total), au peut matin, l’un d’entre eux a pris l’habitude de venir s’allonger au pied du lit !

La salle de bain est équipée de toilettes occidentales et d’une douche … mais nous sommes sur une île, donc l’eau est très proche de l’eau de mer! On a l’habitude! Sur le coup, on se sent rafraîchi par cette eau non chauffée (fort heureusement!), mais l’effet collant prend rapidement le dessus … comme aux Raja Ampat… adaptabilité, adaptabilité !!!

Nos repas

Servis comme des princes ! La nourriture est très bonne et variée. Il y a toujours du riz, mais accompagné de légumes cuisinés, pommes de terre au lait de coco, soja et tempé pimentés … 4 à 5 plats et le soir une soupe ! Pour nous rafraîchir !!! Notre dessert et jus de fruits maison se composent de fruits issus du jardin de l’hôtel : papaye, ananas et pastèques. En décembre nous sommes en plein dans la période des mangues. Francis se régale et j’apprends à les apprécier.

Nous nous sentons bien ici, c’est une petite famille, tout le monde est très souriant, arrangeant! Elle nous confie même le relais wifi pour qu’on puisse l’utiliser en permanence ! J’ai pu mettre à jour le blog!

Et que fait-on sur une petite île, isolés du village  ?

Repos avant-tout! 

Snorkelling 

Au pied de notre bungalow, il suffit de nager 100 m à marée haute ou de s’en approcher à pied à marée basse pour se retrouver au dessus du récif corallien… attention le tombant est  vertigineux… Jusqu’à 100 m des côtes, il y a moins d’un mètre d’eau et brutalement le récif plonge brutalement dans les profondeurs sur plusieurs centaines de mètres. Ce tombant (mur ) impressionnant est la caractéristique de Bunaken.

Équipés de nos masques Decathlon qui nous confèrent des allures d’astronautes, de palmes louées sur place, facile de partir explorer ces fonds… en restant à la surface ! C’est simplement magique , la clarté de l’eau est exceptionnelle… la myriade de bancs de poissons de toutes les tailles et formes semble voler dans les airs,  tellement l’eau est d’une clarté incroyable. Nous retrouvons la diversité des coraux durs et mous vus à Raja Ampat. Nous ne nous lassons pas de ce fabuleux spectacle sous- marin et à Bunaken. Il  suffit de diriger son regard vers les profondeurs du grand bleu pour contempler des dizaines de tortues nager majestueusement pour aller respirer à la surface avant de reprendre leur « envol » à la recherche de coraux pour se nourrir. Nous n’en avons jamais vu autant de notre vie… cela deviendrait presque aussi « banal » que de croiser de gros poissons .

A chaque sortie de snorkelling, de nouveaux types de poissons viennent compléter notre collection mentale d’espèces rencontrées ! Le lion-fish (sorte de poisson porc epic), la raie à points bleus, barracudas sont plus rares . Au Bunaken, pas de requin à pointe noire.

Notre appareil photo spéciale immersion nous a malheureusement lâché…il n’aura fonctionné que quelques jours aux Raja Ampat…et actionner la garantie en tour du monde n’est pas simple … et pas moyen d’en avoir un en échange depuis l’Indonésie. Nous devons le retourner à Olympus France. Notre fils Romain s’en chargera mais dommage pour les photos sous-marines de toutes ces beautés . Elles resteront gravées dans notre mémoire mais difficile de vous les partager ! J’ai repris quelques photos des fonds de Raja Ampat très semblable à ce qu’on peut observer à Bunaken.

A la recherche des dauphins!

Nous avons convenu avec Murphy, de nous emmener voir les dauphins avec son bateau. Bien sur rien de garanti! Mais un jeune du coin m’a expliqué qu’il y a un ban d’une quarantaine de dauphins au large de Bunaken.

À 6h du matin (encore un lever aux aurores), nous montons à bord d’une barque étroite à fond plat à moteur équipée de 2 barres de bambou pour stabiliser l’embarcation. Le Hic ce matin reste le ciel extrêmement menaçant. Il a plu toute la nuit.

Mais vaille que vaille, mouillé pour mouillé, allons-y, ce serait tellement extraordinaire de nager avec les dauphins…c’est notre dernier jour aux Bunaken! Jour de pleine lune, la saison des pluies serait-elle en train d’arriver ? Pendant 2 h notre chauffeur scrute l’horizon à la recherche des dauphins, nous sommes transis en tee shirt et maillot de bain, il commence à pleuvoir et nos yeux tendent à confondre les vaguelettes avec des potentielles nageoires de dauphins … effet mirage !

Au loin, derrière le rideau de pluie  le soleil éclaire le dôme parfait d’un volcan éteint…un arc-en-ciel ciel nous fait un clin d’œil, signe de bons augures selon les boudhistes, à suivre..

Il faut néanmoins se résoudre à renoncer à notre chasse aux dauphins …et revenir au snorkelling ! La pluie ne leur convient peut-être pas ?! Murphy a pensé à tout et nous propose un petit café sur son bateau. Une petite vague de chaleur bienvenue avant de se mettre à l’eau!

Un arrêt au pied de la petite île de Siladen. L’eau nous permet de nous réchauffer!.. un vrai jardin floral de coraux multiples en couleurs, formes et types … si le soleil pointait son nez les teintes n’en seraient que plus intenses. Étrangement, il y a moins de poissons dans cette zone.

Mais en remontant à bord, nous sommes glacés, nous enfilons vite nos coupe-vents et capuches sur nos maillots de bain. Ouf ça réchauffe ! Pas classique comme tenue de snotkelling ! 2 ° stop au sud de l’île ; nous palmons quelques mètres au dessus du récif et nous nous retrouvons en suspension au dessus du vide …Le tombant est une vraie paroi verticale, un mur vertigineux qui descend sur des centaines de mètres où se réfugient énormément de tortues. Et que de vie avec ce nombre incalculable de poissons !

Bénédiction du jour…une vache marine !

Nous étions tranquillement en train d’observer les coraux et poissons quand j’ai jeté un coup d’œil vers les profondeurs … devant nous nageait un énorme animal avec son bébé … ils avaient l’allure de dauphins ou petites baleines.  Nous les avons suivis quelques mètres avant qu’ils ne disparaissent. Notre capitaine nous explique qu’il s’agit de Dugong appelés aussi « vaches marines », le dernier mammifère marin 100% herbivore existant encore sur terre. Leur silhouette est très potelée, l’adulte peut peser jusqu’à 500 kg et il mesurait bien 3 m. Son museau se termine par une trompe élargie pour brouter les herbes des fonds marins. La propriétaire du resort nous explique comment nous avons été chanceux de voir une mère, déjà assez rare car l’espèce est en voie d’extinction… mais de plus avec son petit , encore plus rare. Le Dugong vit environ 70 ans. Pas d’appareil photo pour immortaliser cette rencontre! Nous avons fini par trouver sur Wikipédia quelques photos.

Nous n’avions aucune idée de l’existence de telles créatures mais à posteriori, notre signe de bon augure disait vrai ! Une expérience inédite vécue à Bunaken!

Dernier stop de snorkelling à l’ouest de l’île . Le soleil commence à faire sa réapparition, cela fait du bien … toutes ces étoiles de mer bleues, rouges dans les zones moins profondes, poissons clown qui se cachent dans des anémones: des blanches, verdâtres , violines .. époustouflant, quelques bénitiers mais plus petits qu’aux Raja Ampat.

Belle matinée, même si le démarrage était très frisquet! Avec 2h sur l’eau , 4 h à la surface ! Contents de trouver un bon repas au Bunaken Beach Resort.

La mangrove

A marée basse, la mangrove apparaît au pied du bungalow avec les racines des arbres qui pointent vers le ciel.

Bye-bye l’Indonésie avec ses fonds fantastiques et ses volcans explosifs

Vendredi 13 décembre, à 7 h du matin, par un beau soleil, nous quittons ce petit coin de paradis … en bateau , ici pas de voiture …

Le choix de Bunaken s’est fait au dernier moment et nous n’avions même pas vérifié la saison ..Nous avons été chanceux sur ce coup car la saison des pluies avait du retard …du coup on a pu profité d’une île bien tranquille par rapport à la haute saison ! Sinon, une île sous la pluie n’a pas vraiment de charme! Et le top pour nous nous a été la rencontre avec cette maman Dugong et son bébé…tellement imprévue ! Elle a remplacé largement les dauphins qui ne se sont pas montrés ce jour-là!

Un dernier selfie avec une famille qui embarque pour l’île de Bunaken pour fêter Noël.

Direction les Philippines en 5h de vol

Et nous rejoignons l’aéroport de Manado pour s’envoler pour Davao, ville principale de l’île de Mindanao au sud des Philippines… Noël approche, hourra, nous allons retrouver nos enfants !

Nous  n’avons encore jamais vu cela, les consignes de vol, à savoir comment enfiler le masque à oxygène, gilet de sauvetage…sont expliquées alors que les gens sont en train d’embarquer…la moitié des passagers est encore dehors sur le tarmac ! Pourtant,  il n’y a pas de retard annoncé! Ce vol philippin s’annonce bizarre !